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Mali-Burkina-Guinée-Niger, printemps des vrais-faux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest : Les hommes politiques et/ou la démocratie en question

Publié le vendredi 5 janvier 2024  |  Aujourd`hui au Faso
Le
© Autre presse par DR
Le général Abdrahamane Tiani du Niger et le colonel Assimi Goïta du Mali
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Ce 4 janvier 2024, le porte-parole du gouvernement de Guinée, Ousmane Gaoual Diallo, a confirmé à la télévision nationale, la réalité du coup d’Etat raté, survenu il y a quelques mois, et éventé grâce à la vigilance de l’entourage du président Mamadi Doumbouya.

Une sortie pour convaincre les Saint Thomas qui avaient trouvé ce putsch manqué, cousu d’un douteux fil blanc, même avec la présentation des conjurés le 2 janvier dernier à la télévision et mieux, le déroulé de l’opération qui a fait flop. Déjà, le président de l’UFDG, Cellou Dallein Diallo, sans être indexé, est soupçonné …

Il faut reconnaître avec les Guinéens que depuis 2020, la sous-région qui n’a jamais véritablement rompu avec les pronunciamientos, vit au rythme des vrais-faux coups d’Etat, les arrestations, jugements et condamnations.

Naturellement, il y a eu les 6 réussis au Mali (2 putschs), Burkina (2 également), 1 au Niger et 1 en Guinée. Mais ces militaires qui ont accédé au pouvoir ont eux-mêmes fait chaque jour l’objet de velléités, réels ou fantasmés.

Durant les minutes télévisuelles, le ministre guinéen lui-même reconnaît que si ses compatriotes sont habités par le doute, c’est que la Guinée, surtout sous Sékou Touré a été le théâtre d’une sempiternelle complotite à telle enseigne que personne ne savait démêler le vrai du faux : complots des Peulhs, des enseignants, des syndicalistes…

Le Silly a toujours vu des putschs partout prélude à des purges par pendaison ou en prison au sinistre camp Boiro. Mais, il promet que toutes les informations viendront étayer cette action attentatoire à la sûreté guinéenne. Mais, la Guinée n’est pas la seule à vivre ce phénomène. Ces dernières années, à partir de 2020, surtout c’est un déferlement de pouvoirs kakis, souvent souhaités et même quelquefois suscités, voulus (et assumés ?) par les rues. Motif principal de cet appel d’air ou plutôt de cet ultime recours : le terrorisme que les régimes civils peinent à endiguer depuis une dizaine d’années.

Mais, il y a comme une lassitude face à la démocratie et aux hommes politiques rejetés en partie aujourd’hui par une jeunesse qui l’accable de tous les maux dont elle souffre. La démocratie a mal à son histoire sur le continent, son mode d’application (élections, alternance) et aux hommes qui l’animent. Dans les 3 pays «putschés», Mali-Burkina-Niger, il n’est pas rare d’entendre dans la rue comme dans les salons feutrés, des citoyens dire «Basta» à la démocratie ! Et souvent le distinguo n’est pas fait entre ce moins mauvais des systèmes et les animateurs ! Croit-on encore aux vertus de la démocratie au Sahel ? Si oui, il est clair que certains veulent en changer les règles, et même «chasser» une certaine génération coupable d’avoir instauré un système qui profite à la famille et au clan !

Donnons à ces derniers un peu raison, car à la réalité, c’est moins la démocratie qui est questionnée que les pratiques qu’on fait en son nom. Si on est arrivé aujourd’hui à applaudir ces militaires quinqua, quadra et trentenaire pour la plupart qui ont pris le pouvoir par les armes, c’est qu’il y a un ras-le-bol des mœurs politiques. Ont-elles véritablement changé sous ces pouvoirs militaires ? La seule certitude, plus rien ne ressemblera à l’avant et à l’après de ces transitions militaires, lesquelles pour le moment sont préoccupés par la réconquête du territoire.
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