2023 s’en va engloutie par trous noirs, intemporalité éternité … Annus horribilis ! La énième depuis quelques temps au Burkina, à cause de cette guerre batarde qui a été un chamboule-tout !
Mondialement, l’année aura été marquée par la situation en indopacifique, la guerre Russie-Ukraine ou pour emprunter la rhétorique popov «l’opération spéciale en Ukraine». Et comme si les dieux des batailles s’amusaient à attiser des foyers incandescents voilà qu’au Proche-Orient, la «guerre éternelle» a repris entre Israël et la Palestine via Tsahal et le Hamas.
En Afrique, ce sont les soubresauts politico-militaires qui étaient sous les feux de la rampe, notamment coups d’Etat réels ou fantasmés, réussis ou avortés, élections vraies ou trompe œil…
Ainsi, la sous-région ouest-africaine aura été le théâtre d’un bouging politique avec à la baguette des militaires. Principalement au Niger, dont le pronunciamiento du 26 juillet 2023, constitua la Troïka avec le Mali et le Burkina, qui l’avaient devancée dans le pouvoir kaki. D’ailleurs, le cas nigérien, avec l’interminable bras de fer avec la France au sujet de l’ambassadeur à Niamey et des 1500 soldats français, aura été d’un vaudeville amusant si cela n’engageait pas l’avenir de Nations.
Au Burkina Faso, l’année 2023 a été sans conteste celle du MPSR II, ou plutôt d’IB, le jeune capitaine qui a eu le jarret ferme pour s’emparer du pouvoir avec ses frères d’armes le 30 septembre 2022. Accusé de n’avoir pas pu trancher les problèmes, et surtout de zizaguer sur le terrorisme, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été renversé, par IB, qui enclencha «sa révolution».
Un capitaine qui essaie d’avoir la gouaille, le volontarisme, le phrasé, et la posture de son illustre devancier, Thomas Sankara.
2023 aura été une année de combat pour ce jeune capitaine dont on sent qu’il fait tout avec ses tripes. Dans cette lutte contre le terrorisme, des progrès sont indéniables. Impulsée par IB himself, la reprise de l’appareil sécuritaire a produit des résultats probants et visibles : réorganisation de l’armée par la création d’unités mobiles tactiques, la massification des troupes avec le renfort salutaire des VDP et surtout la modernisation de l’outil de combat : drones, hélicoptères, chars anti mines… IB a compris que toute guerre à l’âge de ses instruments, mêlée à la stratégie évidemment. La réinstallation progressive des PDI et le retour de l’administration dans certaines zones qui sont les buts ultimes de cette guerre sont aussi des réalités tangibles de nos jours. On peut soutenir fièrement et avec espérance que notre armée figure certainement parmi les plus puissantes et opérationnelles de la sous région. Voulant aller vite, souvent trop vite, des infrastructures économiques voient le jour avec des projets d’usines, et chaque jour fourmille d’idées de réaliastions. Toute guerre ayant son prix, l’effort consenti par tous à travers moult taxes et contributions multiples apporte de l’oxygène au Budget national, dont les performances doivent être saluées. A ce sujet, il faut dire Bravo au ministre de l’Economie et des Finances et à ses troupes pour leur ingéniosité !
Cependant, jusqu’à quand les entreprises vont-elles tenir ? Jusqu’à quand le Burkinabè Lamda pourra serrer la ceinture ? Car la dette intérieure pèse et même devient un boulet. Quiconque connait le circuit de la dépense au Burkina Faso, sait que c’est très élaboré… en temps normal. On est en guerre et les ressources sont rares ! Alors, imaginez ce que cela donne !
Beaucoup d’entreprises par manque de marchés et de clients et sous l’impitoyable pression des fiscs, et autre Colbert de l’Etat ferment boutiques, déversant son lot de chômeurs. Exemple des médias, qui ont subi comme d’autres les affres financiers du Covid-19 et qui rament actuellement comme des galériens, par manque de trésorerie. Certes les autorités notamment le grand argentier a instruit de faire le point des factures impayées de 2022, mais le secteur est déjà marqué au fer rouge et est aux abois financièrement avec la pression des fournisseurs, des banques, du Fonds de soutien à la presse à telle enseigne que la survie de bon nombre d’entre eux en 2023 reste hypothétique !
Il est temps que les autorités regardent l’intendance pour redynamiser l’économie locale sous quasi-perfusion, assainir la dette intérieure et redonner du grain à moudre. D’aucuns disent que vivre dans la capitale, c’est ignorer ce qui se passe en brousse, dans les villages reculés confrontés au terrorisme. Des gens sont confrontés à ces ennemis ! C’est pas totalement vrai ! Car quel Burkinabè n’a pas été affecté de près ou de loin par cette guerre qu’il soit en ville ou en campagne ? Ouaga, Kaya et d’autres agglomérations, accueillent les PDI. Il y a 50 000 enfants errant à Ouaga selon les chiffres de l’UNICEF. C’est dire que chaque fois opposer la capitale aux confins du Burkina, n’est pas toujours un argument pertinent. Les Ouagalais, Bobolais… viennent de quelque part et sont solidaires avec les FDS et VDP.