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L’Observateur Paalga N° 8470 du 2/10/2013

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Rentrée judiciaire 2013-2014 : Plein feu sur l’identité du juge
Publié le jeudi 3 octobre 2013   |  L’Observateur Paalga


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© Autre presse par DR
Rentrée judiciaire 2013-2014 : Les premiers présidents des hautes juridictions du Burkina.


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«Le juge au sens de l’article 124 de la Constitution». C’est sous ce thème que s’est effectuée la rentrée judiciaire 2013-2014 au Burkina Faso le mardi 1er octobre 2013 à Ouagadougou. Un thème qui visait à éclairer la lanterne du citoyen sur l’identité du juge afin que nul ne puisse encore s’y méprendre dans la fourmilière des acteurs de la justice.

On le voit autour de nous, le terme «monsieur le juge» est servi à tour de bras non seulement à tout magistrat sans distinction, qu’il soit du parquet ou du siège, mais aussi agent des greffes de nos cours et tribunaux. Le palais de justice étant un lieu de jugement, beaucoup affublent tout personnel judiciaire du titre de «monsieur le juge». C’est pour rectifier cette conception et révéler l’identité du juge que les trois hautes juridictions de notre pays ont décidé de placer la rentrée judiciaire 2013-2014 sous le thème : «Le juge au sens de l’article 124 de la Constitution».

Mais que dit cet article ? Tiré du titre 8 traitant du pouvoir judiciaire, l’article 124 de la Constitution dispose que «le pouvoir judiciaire est confié aux juges ; il est exercé sur tout le territoire du Burkina Faso par les juridictions de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif déterminé par la loi».

Dans son exposé sur ce thème, le procureur général près la Cour des comptes, Emile Badou Toé, a déclaré que si le terme «juridiction» est accessible, on ne saurait en dire autant du concept de «juge», car sa signification et la réalité qu’il recouvre sont «plus complexes qu’il n’y paraît». Il est vrai que, dans l’entendement commun, le terme «juge» évoque a priori le «magistrat». Mais en vérité, pour Emile Badou Toé, «c’est une méprise, une erreur collective qu’il faut empêcher de faire foi et loi». Dans son exposé, il a montré qu’il y a deux catégories de juge : le juge professionnel, qui est un magistrat nommé à des fonctions du siège, et le juge non professionnel, qui est une personne nommée ponctuellement pour sa qualité de citoyen (assesseur, juré), d’expert (personnes-ressources) ou de représentant (d’une catégorie socioprofessionnelle, etc.).

A sa suite, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina, Me Mamadou Traoré, a déclaré que «le juge dispose d’un pouvoir sacré et redoutable» conféré à lui par la Constitution. Le premier des avocats a cependant déploré l’image ternie de la justice, qui pousse les gens à «préférer la justice de rue, la justice privée», chose qui est inacceptable. Pour inverser la tendance, le juge doit «être transparent et au-dessus de tout soupçon».

Pour le ministre de la Justice, Dramane Yaméogo, il urge de «restaurer la confiance sérieusement dégradée du justiciable vis-à-vis de la justice». Pour ce faire, le juge doit assumer la responsabilité morale des décisions qu’il rend et être un magistrat intègre, bon citoyen.

Avant de faire ses réquisitions, le procureur général a soutenu que la politisation du juge en activité et sa corruptibilité font qu’il est mis en doute par le justiciable. Toutefois, il a noté que le juge burkinabè ne réunit pas les conditions morales et matérielles nécessaires remplir sa fonction.

Le premier président de la Cour des comptes, Noumoutié Herbert Traoré, a fait part de ses réflexions sur le thème de cette rentrée judiciaire. Il a exhorté les juges à être professionnels et intègre, à avoir à cœur d’exercer leur devoir selon les règles de l’art. Pour lui, il faut absolument reconstruire la confiance des justiciables vis-à-vis de la justice, car «une société qui méprise sa justice et ses juges se décompose».

Après ses observations, Noumoutié Herbert Traoré a donné acte aux réquisitions du parquet général et déclaré close l’année judiciaire 2012-2013, et ouverte celle de 2013-2014.

A la fin de l’audience, Blaise Compaoré, président du Faso, président du Conseil supérieur de la magistrature, a salué la pertinence du thème. Pour lui, «juger, ça n’a jamais été facile au Burkina ni ailleurs. Mais il faut que les justiciables puissent se rapprocher de la justice, car hors de la justice il n’y a pas de société libre, de société démocratique. Il faut continuer à travailler pour faire en sorte que notre justice soit plus forte et plus efficace».

San Evariste Barro

Kadi Rabo (stagiaire)

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