Une décision d’affectation divise les enseignants et les structures syndicales à la Circonscription d’éducation de base (CEB) de Nouna I, dans la province de la Kossi. Ce sont au total, 45 instituteurs qui ont été mutés pour nécessité de service et 6 autres pour convenance personnelle.
La décision d’affectation des 45 enseignants a été prise par une commission qui s’est réunie le 18 septembre 2013, à la mairie de Nouna. Elle est composée du premier adjoint au maire, de l’inspecteur-chef de la Circonscription d’éducation de base, de deux conseillers pédagogiques itinérants, du chef de personnel pour la partie technique, du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) et du Syndicat national des enseignants africains (SNEAB) et des partenaires sociaux. A l’issue de leur concertation, la commission a accepté 6 dossiers d’affectation pour convenance personnelle sur 12 dossiers émis selon les critères requis. Au compte de la nécessité de service, ce sont 45 dossiers qui ont été approuvés, dont 18 directeurs et 27 adjoints. Plusieurs raisons, selon les membres de la commission, ont guidé leur choix. Il s’agit en premier lieu des résultats. En effet, les 55% de taux de réussite aux examens scolaires sont jugés insuffisants, surtout que la CEB de Nouna I compte 147 enseignants ayant des titres de capacité. Une autre raison tient au fait qu’un enseignant ayant fait plus de six (6) ans dans une école,doit être muté. Et aussi, les affectations sont dues à la transformation des écoles Centre A, Centre B et celle du secteur n°1 en écoles d’application. Un arrêté portant création des écoles d’application a d’ailleurs précédé l’arrêté de réaménagement. Pour être dans une école d’application, il faut d’abord avoir un titre de capacité, être de bonne moralité, être travailleur et être un modèle, entre autres. Par ailleurs, ce qui a prévalu à ces mutations, c’est la réduction des distances entre les écoles et le souci de permettre à certains enseignants qui sont en ville d’y rester, afin de ne pas créer d’autres préjudices. L’inspecteur Brahima Sanon affirme avoir expliqué aux enseignants, les raisons des différentes affectations. Pourtant, ces affectations n’ont pas été du goût des enseignants qui ont pris d’assaut, le 20 septembre 2013, l’inspection pour protester contre ce qu’ils ont appelé « affectations arbitraires ». A cette occasion, un des responsables syndicaux a affirmé ne pas se reconnaître dans ce mouvement des enseignants, car leur structure faisait partie de la commission qui a opéré ces affectations. Cet avis n’est pas partagé par certains leaders syndicaux. Ernest Simboro, secrétaire général de la sous-section de la CEB de Nouna I du SYNATEB estime que les revendications sont légitimes, parce qu’elles concernent des enseignants qui ne sont pas satisfaits de leurs conditions d’affectation. Il a ajouté que leur représentant a failli à cette rencontre et n’a pas tenu compte de la ligne du Syndicat. Après des concertations tous azimuts, le premier adjoint est sur le point d’abroger la décision d’affectation. Et la question que l’on se pose est de savoir que deviendra la rentrée scolaire 2013-2014. Si d’aventure la décision d’affectation venait à être abrogée, il serait souhaitable que l’inspection générale des services se saisisse de la question afin de situer les responsabilités.