La commission spéciale de retrait des permis de conduire a siégé, le 30 septembre 2013 à l’autogare de Bobo-Dioulasso, en audience foraine. Six chauffeurs auteurs d’accidents mortels de la circulation ont vu leur permis de conduire retiré définitivement ou temporairement, par cette instance, selon les circonstances de la collision.
La commission de retrait des permis de conduire est l’instance administrative et non judiciaire devant laquelle comparaissent les auteurs d’accidents mortels de la circulation. En effet, le permis de conduire n’est qu’une autorisation délivrée par l’administration des transports. Elle peut, à tout moment, la suspendre ou la retirer aux titulaires qui en font un mauvais usage en fonction de la gravité des fautes commises. C’est à cet exercice que s’est livrée la commission spéciale de retrait du permis de conduire siégeant à l’autogare de Bobo-Dioulasso. Présidée par le directeur régional des transports des Hauts-Bassins, Pascal Compaoré, la commission comprenait des représentants de l’Office national de sécurité routière (ONASER), des syndicats des transporteurs et de taximen, l’administration des transports, des autos-écoles et des sections de prévention routière de la police, des sapeurs-pompiers et de la gendarmerie. Face à eux, les chauffeurs fautifs. Dans la conduite de leurs car, camion, ou voiture, ils ont occasionné des morts sur la route. Et cela probablement, par imprudence, excès de vitesse, inattention, somnolence, défaut de maîtrise, non respect des règles de la circulation… Le premier conducteur à passer devant la commission est S. Barro. Chauffeur d’un camion de transport de coton, celui-ci a mortellement fauché un enfant en mai dernier, alors qu’il traversait un village. D’une voix émue, le chauffeur a expliqué que l’accident est survenu au moment où il tentait un dépassement, la chaussée étant rétrécie. Il n’a rien pu faire pour éviter l’enfant qui a voulu traverser la route, car trois autres personnes étaient assises juste au bord de la voie. Ces explications arriveront-elles à convaincre les membres de la commission et éviter au chauffeur du véhicule un retrait définitif de son permis de conduire ? Pour Seydou Maïga, représentant le directeur général de l’ONASER, c’est aussi un exercice de transparence des activités de l’ONASER. Selon lui, les audiences foraines ont été initiées pour offrir des créneaux de sensibilisation à la sécurité routière. L’idée est de parvenir à faire émerger une culture de la sécurité routière. Le président de la commission, Pascal Compaoré, a expliqué qu’en cas d’accident mortel, les PV de constats sont envoyés et à la justice et à la direction des transports. Les chauffeurs sont ensuite, entendus et leurs témoignages recoupés avec les constats. En fonction de la gravité des faits, le permis peut être restitué sur place, retiré temporairement ou définitivement.