La quatorzième Journée internationale des personnes âgées a été célébrée, mardi 1er octobre 2013 à Ziniaré, dans la région du Plateau central. Les personnes du troisième âge ont à l’occasion, exprimé leurs préoccupations, et interpellé le gouvernement pour la mise en œuvre des recommandations du Forum national des personnes âgées.
Cette célébration se veut être l’application de la Résolution 45/106 des Nations unies, du 14 décembre 1990, instituant le 1er octobre de chaque année, Journée internationale des personnes âgées. Cette résolution interpelle les différents Etats à édicter des plans d’action et des principes pour une meilleure protection et promotion des personnes âgées. En effet, l’accroissement du nombre des personnes âgées dans le monde impose de nouveaux défis auxquels les dirigeants doivent faire face. Et l’Afrique est particulièrement concernée, car en plus de faire face aux défis qu’impose la jeunesse de sa population, elle doit travailler en amont à garantir une vieillesse paisible et heureuse à ses nombreuses populations qui atteindront l’âge de la vieillesse. Au Burkina Faso, les personnes âgées de 60 ans et plus sont estimées à 712 573, soit 5,1% de la population générale. Parmi ce nombre, 17,6% vivent en milieu urbain contre 82,2% en milieu rural dont 53,2% sont des femmes. Mais selon les projections, ce nombre atteindra 1 111 000 en 2025 et 2 908 700 en 2050. En application de la résolution onusienne, le Burkina Faso, à travers le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale (MASSN), célèbre chaque 1er Octobre, cette journée internationale des personnes âgées. Après Bobo-Dioulasso en 2011, c’est au tour de Ziniaré, capitale régionale du Plateau central, d’abriter cette célébration placée sous le thème : « L’avenir que nous voulons : que disent les personnes âgées ? ». Une célébration qui a été saluée à sa juste valeur par le maire de la commune de Ziniaré, Misbila Jean Marie Ouédraogo, dont la ville abrite la célébration. Pour lui, ce n’est pas tous les jours qu’on pense à ces femmes et hommes pourtant si importants de par leur vécu et leur expérience qu’ils peuvent partager. Ces personnes âgées constituent un socle solide, une référence, un grenier d’expériences pour la construction de notre pays. Le maire s’est dit persuadé que le Burkina émergent ne saurait se réaliser, si ces personnes âgées sont mises en marge. Une réalité reconnue par le chef de Ziniaré, Naba Boulga, qui renchérit que même la chefferie coutumière s’appuie toujours sur ces personnes âgées.
Des mesures fortes
pour garantir la protection
des personnes âgées
Le président du Conseil national des personnes âgées, Vitalien Poda, a reconnu que le gouvernement burkinabè accorde une place privilégiée aux personnes âgées, socle et bibliothèque de la nation. C’est pourquoi, des efforts sont développés pour leur bien- être social, économique et sanitaire, même si ces efforts restent insuffisants. Il a cité en exemple, la mise en place en 2002 du conseil national qui dispose de 45 sections provinciales et 04 sections régionales fonctionnelles. Revenant sur le thème de la célébration, M Poda a indiqué que si c’est « un avenir de paix, de justice, d’amour pour les uns et les autres, de solidarité agissante dans une société pour tous les âges, les personnes âgées disent oui. Avenir de violence, de troubles, de guerre, fait d’égocentrisme, les personnes du 3ème âge disent non ». Il a aussi saisi l’occasion pour rappeler aux autorités gouvernementales leurs préoccupations répertoriées dans les actes du Forum national des personnes âgées et il fonde un grand espoir de voir leur réalisation. Tout en saluant le département en charge de l’action sociale pour les efforts multiples et multiformes consentis, M. Poda a proposé que cette journée soit célébrée chaque année, dans toutes les provinces ou régions avec un appui conséquent et tous les trois ans dans la capitale. Il a souhaité voir une action forte des pouvoirs publics en leur faveur, à travers : la création d’un service de gériatrie et de gérontologie pour une prise en charge adéquate des problèmes de santé des personnes âgées, l’établissement par un texte législatif d’un carnet de santé pour les personnes âgées, la prise de mesures en vue de faciliter et de réduire les frais de transport des personnes âgées et la relecture du plan d’actions en faveur des personnes âgées, élaboré depuis 2001. La représentation nationale a été interpellée à adopter une législation spécifique pour mieux assurer la protection des personnes âgées. Le CNPA dit attendre des moyens conséquents pour renforcer ses structures régionales et provinciales. Me Titinga Frédéric Pacéré, parrain de la célébration, n’a pas manqué de rappeler la place, le rôle et l’importance de la personne âgée dans nos sociétés traditionnelles. Au regard de leurs conditions de vie, il a préconisé des mesures pour améliorer leur protection et leur promotion. Le représentant du ministre en charge de l’action sociale, Tinga Jérémy Ouédraogo, a déclaré que le Burkina Faso a fait de la protection et de la promotion des personnes âgées, sa priorité. Cette volonté s’est matérialisée par la création de structures de prise en charge et de mesures sociales à leur endroit pour plus d’un milliard de FCFA. Aussi, l’opinion des personnes âgées est prise en compte sur tous les plans, au regard de leur rôle indéniable dans la société.
Au cours de cette cérémonie, des vivres et matériel de couchage ont été remis aux personnes âgées. La Jama’at Islamique Ahamadiya s’est engagée à prendre en charge l’opération, le traitement et les soins de deux cents (200) personnes âgées du Plateau central.
La société minière Kindo Adama (SOMIKA) a apporté cent vingt (120) couvertures au CNPA pour prémunir les seniors du froid.