Dieu et les saltigués (oracles locaux) ont prévu que Sonko sera candidat, clame-t-on dans le camp du PASTEF après ce reflux juridico-politique survenu hier 14 décembre 2023, par la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales. En effet, le juge a cassé la décision de la Cour suprême prise en mi-novembre, biffant Sonko de l’électorat, en même temps que le Tribunal confirme une autre décision, celle des juges de Ziguinchor, lesquels avaient dit que Sonko était bien électeur et éligible.
Certes, l’Etat va faire un recours comme l’a signifié Me El Hadj Diouf, un de ses avocats froissé aux entournures, par les manifestations de joie des ouailles du PASTEF rassemblées au Tribunal hier !
Il faut convenir tout de même que le long film-réel oscillant entre les tribunaux et la politique flirtant un peu avec des histoires de mœurs, les longs mois de procédure et les procès, condamnations, emprisonnements et les hospitalisations toutes ces avanies qui ont déferlé sur Sonko, lui ont fait du tort, mais semblent l’avoir requinqué, et apparemment, il croit à son étoile ! Même si l’Etat veut encore se pourvoir, l’un des conseils de Sonko, invoque le code électoral qui est limpide : «Lorsque le juge rend sa décision cette doit être immédiatement exécutée», a martelé Me Cire Cledor Ly.
Revoilà donc Ousmane Sonko, le «Messie» du PASTEF de nouveau sur selle pour la conquête du pouvoir suprême au Sénégal. L’unique chose à laquelle il pense en caressant sa barbichette le matin. L’écueil judiciaire franchi, il lui reste moins de 2 semaines (26 décembre 2023) pour déposer son dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel. Si côté argent, il semble ne pas avoir de souci, son financier était déjà venu pour s’acquitter de la caution, mais éconduit, car son champion était hors course, si ce côté, tout roule, d’autres ronces sont sur son chemin pour candidater.
Parmi elle, il y a une embuche et non des moindres : les parrainages. Car même si le nombre a été revu à la baisse, avec 2 000 parrainages exigés, repartis dans au moins 7 régions sur les 14 que compte le Sénégal, pouvoir rassembler tout ce monde sur le nom du PASTEF, mettre en branle une équipe de campagne, sortir de prison pour battre cette campagne… il y a beaucoup loin cette décision de justice, à une élection de Sonko à la présidentielle. N’empêche que depuis hier, ses militants, et une partie de la jeunesse se remettent à rêver d’un hypothétique grand soir en février 2024.