Ses sorties sont rarissimes physiquement ou même, via des audios ou vidéos, mais voici que 2 ans après sa dernière manifestation vidéo, il diffuse une autre ce mardi 12 décembre pour défier les 3 pays où depuis des années, ses spadassins des sables tuent, violent et endeuillent civils comme militaires: Mali-Burkina-Niger.
Lui, c’est Iyad Ag Ghali, cet enfant de Kidal qui fit ses armes très tôt à 15 ans dans la Légion islamique kadhafienne, puis très vite embrassa le terrorisme comme métier.
Dans ce nouveau support de communication qu’il utilise avec parcimonie, pour ne pas dire à dose homéopathique, le gourou du JNIM qui a fait allégeance à Al-Qaïda, esquisse la nouvelle charpente de la guerre qu’il compte mener contre «ses ennemis, les pouvoirs traitres» que sont selon lui, le Mali, le Burkina et le Niger, leurs alliés infidèles, la Russie et Wagner.
Le fondateur du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) et du Mouvement populaire de libération de l’Azawad (MPLA) d’Ansar Dine qui invite ses fidèles à un tournant crucial de la guerre, due à ces nouvelles alliances, fait aussi du prosélytisme.
Il a beau être rompu aux techniques de guérilla et d’affrontements on n’a pas besoin de faire une école de guerre pour comprendre que la création de l’AES, la montée en puissance des 3 armées et les débâcles de certaines de ces katibas expliquent cette sortie du chef du JNIM.
Kidal, qui était occupé par le CSP a été repris par les FAMa, au Mali et au Burkina, ses ouailles sont tenaillés par des armées qui sont à l’offensive, au niveau des fantassins, qu’aériennement. En plus, le JNIM est confronté aux estocades de l’autre grand groupe terroriste, l’EIGS, qui a fait allégeance à l’EI.
Le survivant qu’est Ag Ghali sait que l’heure est grave, et même si jusqu’à présent, il a pu échapper à Serval, Barkhane, aux FAMa, grâce à un flair de félin, il sait que plus les 3 armées, disons, l’AES s’étoffe plus, il devient un terroriste traqué, dans ses derniers retranchements.
Son instinct de terroriste aguerri, lui intime donc de sortir de son repli grégaire, pour essayer de faire de la propagande, auprès de ces orphelins de l’Accord d’Alger de 2015, mais recruter aussi de nouveaux partisans du «djihad».
Ce qu’Ag Ghali nomme «une nouvelle phase de la guerre» n’est pas autre chose qu’il est désormais un Lion blessé ou en voie d’être en cage, d’ailleurs la justice malienne veut le juger, lui et Amadou Koufa. Or, un tel animal blessé au propre comme figuré, s’avère très dangereux.
C’est pourquoi, le trio Mali-Burkina-Niger ne doit pas prendre ses menaces à la légère, et se dire que leurs armées montent en puissance, donc «y a foé !». L’hallali, encore qu’on n’en est pas là, le chant du cygne pour un animal dangereux blessé est toujours un moment délicat.
A surveiller donc le triangle des 3 frontières, certaines agglomérations et même certains symboles de l’Etat, car la guerre asymétrique qu’Iyad Ag Ghali et autres terroristes ont imposé au Sahel pour «Allah», n’a pas d’interdit ni de lignes rouges et ce «tournant» qu’il sent est celui de Janus : il peut lui permettre de rebondir grâce au sang neuf des nouvelles recrues ce qu’il souhaite, ou ce sera le terminus, objectif d’ailleurs des 3 pays, donc de l’AES.