Lentement mais sûrement, l’armée somalienne et son allié le Kenya, semblent tenir le bon bout face aux Shebabs. Il ne fait aucun doute, la puissance de feu de cette alliance fait reculer les milices d’Al-Shebbabs de leurs positions. La preuve, le port stratégique de Kismayo qui était leur dernier bastion, est sous le contrôle de l’armée somalienne. Même si ces islamistes armés parlent de retrait stratégique, on constate qu’ils ont du mal à résister face à cette vaste offensive lancée contre leurs principales bases sur le territoire somalien. Les Shebabs continuent certes de lutter mais jusque-là, ils sont loin de tenir le pompon. Et l’on constate que contrairement à ce que d’aucuns pensent, il faut l’argument de la force pour raisonner ces fous de Dieu. Même les conséquences humanitaires que certains invoquent pour rejeter toute action militaire contre ces terroristes, notamment ceux du Nord- Mali, ne semblent pas aussi déplorables en Somalie. En tout cas, le peuple somalien à qui ces Shebabs ont fait subir la loi de l’obscurantisme, commence à espérer une paix. Et c’est l’une des rares fois où les conditions d’une paix sont bien réunies en terre somalienne. La Somalie a mis du temps avant d’avoir un nouveau président, du fait des actions déstabilisatrices des Shebabs et il est certain que ce dernier qui a échappé à la mort, 72heures après son élection, n’entend pas faire de cadeau à ces terroristes. Selon toute vraisemblance, son grand challenge, c’est d’instaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire somalien et l’on peut, au regard de l’évolution des combats sur le terrain, dire qu’il est en train de réussir cette mission. Mais pour aboutir à une paix durable, les autorités somaliennes ne devraient pas se contenter d’une victoire militaire. Il est évident que les Shebabs qu’elles appellent à déposer les armes et à réintégrer la république, ne le feront pas tous. Certains vont se fondre dans la population, d’autres continueront à vivre dans le maquis en attendant d’avoir les moyens pour mener de basses besognes, afin de rendre la vie dure au pouvoir en place. Un travail de sensibilisation s’avère nécessaire après la guerre car, il sera difficile aux combattants Shebabs de réaliser qu’il existe une autre vie sans les armes. Autant dire qu’un travail de fond attend le nouveau pouvoir. L’on se demande d’ailleurs comment reconstruire la nouvelle Somalie ? La pacification d’un pays où les terroristes ont eu les moyens et le temps d’installer leurs tentacules au point d’occuper son territoire à près de 90%, n’est pas une mince affaire. L’Amisom pourra certainement réduire ces Shebabs à leur plus simple expression. Toute chose qui les empêchera d’agir ad libitum comme par le passé. En somme, la reconstruction de la Somalie de l’après-guerre constitue une autre paire de manches. Si le président Hassan Sheikh Mohamoud veut que son pays retrouve son visage d’antan, comme au temps de Siad Barre, où la Somalie offrait belles plages et joie à tous ceux qui y vivaient, il lui faut abattre de la besogne. Car, comme on le dit, il est plus facile de tuer quelqu’un que de tuer ses idées.