La 17e édition du festival Ciné Droit Libre et le 14e festival de danse Dialogues de Corps ont fait une ouverture commune de leurs portes le samedi 9 décembre 2023 à Ouagadougou.
Deux grands évènements culturels du Burkina Faso ouvrent de façon commune leurs portes. Il s’agit des festivals Ciné Droit Libre et Dialogues de corps.
L’ouverture commune s’est officiellement effectuée le samedi 9 décembre 2023 à Ouagadougou. La cérémonie s’est tenue au CDC-La termitière, sis au Théâtre Populaire Désiré Bonogo de Samandin.
Les présentes éditions sont célébrées sous le thème « corruption : le nouveau terrorisme ? » Selon Abdoulaye Diallo, coordonnateur national du Festival Ciné Droit Libre, « la corruption fait autant de dégâts que le terrorisme. Surtout quand on voit qu’en période de crise, c’est un facteur aggravant ».
«C’est pourquoi on se pose la question de savoir si la corruption n’est pas un nouveau terrorisme», se justifie Abdoulaye Diallo qui se demande à nouveau si on ne doit pas sérieusement se pencher sur la question.
«C’est important pour nous de faire l’interrogation, de mener le débat, mais aussi le débat sur l’actualité. On est en crise sécuritaire, on est en situation difficile, et on peut avoir tendance à croire que dans ces situations difficiles, il y a des droits humains. Est-ce que la lutte contre le terrorisme est opposable au respect et à la lutte contre les droits humains ?», s’interroge-t-il.
Ciné Droit Libre est un festival de la liberté d’expression, de prise de parole par excellence, de l’engagement de l’état de droit bienveillant et des droits humains, fait-il comprendre. «Travaillons tous au respect des droits humains et nous allons ensemble faire le développement », explique le coordonnateur du festival Abdoulaye Diallo.
Rester debout et être résilient
Salia Sanou, chorégraphe international burkinabè est le fondateur du CDC-La Termitière et initiateur du festival Dialogue de corps. C’est la 4e promotion Yeelen-Don qui a assuré le spectacle d’ouverture avec la danse chorégraphique, «Clameur des arènes».
«C’est une danse qui s’appuie sur une des belles cultures traditionnelles africaines qui est la lutte traditionnelle », explique-t-il. « C’est un spectacle de combat de la vie. Il faut rester debout, être résilient », dit-il.
Les deux évènements se mettent ensemble, pour questionner des problématiques en lien avec la résilience, les libertés, les droits, le respect de l’autre, et la question humaine.
«Les populations vivent ces réalités. Le dialogue pour moi est à la base de tout. Ces moments permettent au public de dialoguer, permettent aux artistes de dialoguer, entre eux et avec le public», a dit le chorégraphe Salia Sanou.
Le sénégalais Alioune Tine, expert indépendant de l’ONU, chargé des droits de l’homme au Mali et défenseur des droits de l’homme depuis 30 ans et Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif adjoint du Réseau national anti-corruption (REN-LAC) du Burkina Faso, sont les Co-parrains de ladite cérémonie.
Pour M. Tine, « la corruption n’est pas perceptible, n’est pas visible, elle agit de façon cachée, de façon dissimulée. Le terrorisme comme la corruption gangrènent l’Etat », déclare-t-il.
Pour cela, «c’est par l’éducation qu’on arrive à trouver les solutions. Il n’y a pas que la répression», dit-il. «L’Etat de droit ne peut être construit et supporté que par des citoyens qui sont éduqués qui ont le souci de l’Etat de droit», conclut Alioune Tine
La célébration commune de la diversité culturelle et du cinéma engagé, des éditions 2023 s’est effectuée sous la présidence du ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, représenté par Etienne Songré.
Dans son message, il est revenu sur l’essence des deux évènements culturels. « Les dialogues de corps et Ciné droit libre créent un dialogue unique fusionnant la puissance du mouvement avec la narration cinématographique », déclare-t-il. C’est pourquoi, il dit saluer le dynamisme créatif et l’engagement des initiateurs de ces évènements.
«Que cette cérémonie d’ouverture soit le prélude à une semaine riche en découverte artistique, en échanges fructueux, et en moments inoubliables. Que le festival dialogue de corps, que le Ciné droit libre ouvre nos esprits, stimule nos émotions et renforce les liens qui unissent notre communauté artistique et culturelle », souhaite-t-il.
Au cours de la soirée, le public a eu droit à la projection du film « L’envoyé de dieu », de Amina A. Mamani et une prestation musicale de l’artiste musicien Floby.
Les deux coordinations des festivals ont rendu hommage à Luc Marius Ibriga, ancien Contrôleur général de l’Autorité supérieure de contrôle et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Le festival se tient du 9 au 16 décembre.