A l’occasion de la commémoration du 63e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, le président de la transition burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré, s’est adressé à la Nation ce dimanche 10 décembre 2023. Dans son discours, il est revenu sur les grandes actions menées depuis sa prise du pouvoir, dans le sens de la réorganisation et de l’équipement de l’armée. Il a aussi appelé les terroristes à deposer les armes « pendant qu’il est temps ».
A l’entame de son message, le Chef de l’État a rendu un hommage aux forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) « qui bravent vents et marées et qui nous permettent de survivre ». Il a aussi rendu un hommage au peuple burkinabè qui soutient la lutte à travers sa contribution à l’effort de guerre.
Le Capitaine Traoré n’a pas manqué de saluer la mémoire des personnes tombées dans le combat que mène le Burkina Faso contre le terrorisme. Outre cela, il a mis en garde les valets locaux de l’impérialisme qui entravent la lutte contre l’impérialisme dans lequel le Burkina Faso s’est engagé. « J’irai mettre en garde les valets locaux de l’impérialisme qui sont avec nous ici à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, de changer de fusil d’épaule parce qu’il est temps qu’on arrête et qu’on puisse agir dans la même direction pour que le Burkina puisse recouvrir la paix. Nous n’allons plus dérouler le tapis rouge à ces valets locaux parce qu’il y a un temps à toute chose », a-t-il mis en garde.
Pour le Capitaine Traoré, le terrorisme que connaît le Burkina Faso n’est qu’une manifestation « violente » de l’impérialisme. « Ces impérialistes, en plus de piller nos Etats, en plus de nous spolier à travers les valets locaux qu’ils ont mis à la tête de nos États, Etats d’ailleurs qu’ils ont toujours considéré comme leurs sous-préfectures, aujourd’hui, nous envoient une horde de criminels qui tuent hommes, femmes et enfants. Nous supposons que c’est l’apogée de l’impérialisme et du néocolonialisme. Le vaillant peuple du Burkina Faso va les accompagner dans le déclin », a martelé le Capitaine Traoré.
Face à la nation ce 10 decembre 2023, Ibrahim Traoré est aussi revenu sur les circonstances de sa prise du pouvoir. Selon ses dires, c’est en toute âme et conscience que ses compagnons et lui ont décidé de mener la guerre. « Nous avons décidé en toute âme et conscience de mener la guerre parce que la guerre risque de durer si jamais on ne la menait pas. En témoigne ces cellules dormantes qui se sont subitement réveillées lorsque nous avons décidé d’enclencher le combat. Ces derniers jours, vous avez pu remarquer l’intensité de la bataille qui nous réconforte dans notre thèse qu’il y avait plusieurs cellules dormantes qui devaient entretenir cette guerre pendant des décennies et des décennies », a-t-il affirmé.
Création de BIR
Abordant la question des équipements, le Président de la transition a confié avoir trouvé, à sa prise du pouvoir, un sous-équipement et un sous-entraînement de l’armée burkinabè. Il a fallu donc, dit-il, renforcer les rangs de l’armée en faisant appel aux volontaires pour la défense de la patrie et en les équipant. « Dieu merci, nous y sommes arrivés en équipant tout ceux que nous avons recruté. Déjà, pour l’année 2023, l’armée de terre a recruté plus de 11 000 hommes. 5 000 autres sont en phase d’être recrutés dans les jours à venir. S’agissant de la réorganisation, très vite nous avons compris qu’il nous fallait des unités organiques. Ce qui a conduit à créer dans un premier temps, 6 bataillons d’intervention rapides et ensuite, 6 autres bataillons d’intervention rapides ont rejoint les différents groupements des forces. Aujourd’hui, 7 bataillons d’intervention sont prêts et ont commencé leur déploiement et d’autres vont se poursuivre dans les deux ou trois semaines à venir. 5 autres bataillons sont en constitution et en formation, pour renforcer les rangs de ces bataillons d’intervention rapides. 2 bataillons d’intervention aéroportés ont été créés et sont en train d’être déployés dans les zones de Boromo et l’autre sera déployé dans les jours à venir dans la zone de Koudougou », a détaillé le chef suprême des armées.
En ce qui concerne les forces de sécurité intérieure, il a relevé que beaucoup d’efforts ont été faits également. A l’en croire, pour le cas de la police par exemple, les forces ont été organisées en groupements d’unités d’intervention qui se sont joints aux forces armées nationales dans la lutte contre le terrorisme. « 12 GUMI ont été créés dans ce sens et d’autres sont en phase d’être créés. Au sein de la gendarmerie, nous avons renforcé les effectifs par le recrutement d’environs 3 000 auxiliaires. Une première phase est terminée, d’autres sont en formation. De même que dans les rangs des eaux et forêts, nous avons spécialisé une bonne partie pour former une unité qui pourra agir dans les forêts et qui est aujourd’hui prête », a-t-il ajouté.
Le Capitaine Ibrahim Traoré a aussi indiqué que les autres forces de sécurité intérieure ont pu être dotées en équipements. L’armée de l’air n’est pas en reste de cette réorganisation, à l’écouter. « Aujourd’hui, nous pouvons dire fièrement que le Burkina Faso est doté d’appareil de dernière génération qui nous permettent de scruter notre territoire à partir des cieux. Les terroristes peuvent aujourd’hui se déplacer d’un point A à un point B, peut-être, mener des attaques mais ne repartiront pas sains et saufs parce que nous les suivons, nous les traquons jusque dans leurs dernières demeures », a assuré le Capitaine Traoré.
Il a saisi l’occasion pour lancer un appel aux « égarés » qui le souhaitent, de déposer les armes à temps car, dit-il, un temps viendra où ils ne pourront plus le faire. « Il est encore temps pour ceux qui ont été trompés, qui se sont engagés dans cette bataille de déposer les armes parce que viendra un moment où il ne sera plus possible de déposer les armes. Tous ces bataillons qui sont en train de se déployer, du matériel est en cours de route dans les deux ou trois semaines à venir. Et lorsque tout cela sera réuni et que tous ces bataillons auront rejoint leurs emplacements, cette phase de développement de la guerre tant attendu, les choses sérieuses pourront commencer. Je lance encore un appel à ces égarés qu’il est encore temps de déposer les armes, parce que viendra un moment, je le répète encore, il ne sera plus possible. Le Burkina Faso a décidé de se battre et nous nous battrons jusqu’à la victoire finale », a martelé le Président de la transition burkinabè.