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Procès charbon fin : « On n’a jamais augmenté les taux d’humidité dans les sacs », Sidi Abdoulaye

Publié le vendredi 8 decembre 2023  |  Libre Info
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© aOuaga.com par DR
Affaire charbon fin : des débats houleux autour du poids de la matière exportés par Essakane
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Ce 8 décembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I, le juge a décidé de l’instruction de l’infraction «faux en écriture privée de commerce» dans l’affaire qui oppose le ministère public à la société minière IAMGOLD Essakane SA.

À la barre, Sidi Abdoulaye était à la barre ce vendredi 8 décembre 2023. Il est le technicien principal métallurgiste de la société minière IAMGOLD Essakane SA. Son rôle est de déterminer le taux d’humidité du charbon fin. Sidi Abdoulaye comparaît dans le cadre de l’instruction de l’infraction «faux en écriture privée de commerce».

Il explique le processus d’échantillonnage qui se fait sur le site d’Essakane. « Les échantillons arrivent humides. Nous faisons une pesée humide, ensuite, nous les mettons dans un four dont la température est de 105°. Enfin, après le séchage nous faisons la pesée sèche», fait-il comprendre.

«Il y a une grande différence entre la méthode d’échantillonnage utilisée par les experts et celle utilisée par Essakane SA, les instruments d’échantillonnage sont différents. Cela fait qu’on ne peut pas avoir les mêmes taux d’humidité», a déclaré Sidi Abdoulaye, répondant à une question du procureur. Il poursuit que « l’expert du parquet a fait un prélèvement d’échantillons vers le bas et nous par le haut.»

«Dans un sac, celui qui fait le prélèvement vers le bas a une grande chance d’avoir un taux d’humidité plus élevé vu que l’eau coule vers le bas. Alors que vous, vous avez fait le prélèvement vers le haut cela veut dire que vous devez avoir un taux d’humidité moins élevé. Comment se fait-il que c’est vous qui avez le taux d’humidité le plus élevé ?», demande le procureur du Faso qui affirme qu’il y aurait des sacs dont le taux d’humidité serait très élevé.

Sidi Abdoulaye de soutenir que « si les sacs étaient très humides, on ne pouvait pas les superposer dans les conteneurs. Ce n’est pas possible (…) On n’a jamais augmenté les taux d’humidité dans les sacs ».

Pour le procureur, ce que le prévenu Sidi Abdoulaye dit est loin de la réalité. « l’argument que vous avancez ne tient pas. On peut avoir des marges d’erreur dans les résultats obtenus après les échantillonnages, c’est possible. Mais l’effet de temps que vous invoquez ici ne tient pas», a lancé le procureur.

Le procureur fait cette démonstration, en se basant sur le fait que la société minière Essakane SA aurait fait son échantillonnage entre août et novembre 2018 et le taux d’humidité obtenu serait de 25% : Par contre, le taux d’humidité obtenu par l’expert du parquet lors de son expertise qu’il a faite entre janvier et février 2019 serait de 12,88%, selon le procureur.

Pour ce qui est des experts judiciaires, leur résultat serait de 11,39% concernant toujours le taux d’humidité, après une expertise faite en 2020 sur le même sac contenant du charbon fin, a fait observer le procureur.

«Est-ce que le facteur temps et la méthode d’échantillonnage dont vous parlez peuvent-ils expliquer le grand écart entre les résultats des experts et les résultats d’Essakane ? ». C’est le procureur qui se pose la question, indiquant qu’il y a une cohérence entre les résultats des experts qui ont utilisé la méthode d’échantillonnage ASTM, celle utilisée également d’après lui, par Essakane SA.

La directrice pays de Essakane SA, Blandine Kaboré de faire noter que la méthode d’échantillonnage utilisée par l’expert du parquet n’est pas la même que celle qu’Essakane SA utilise.

Le procureur fait appeler les experts à la barre pour «départager» les différentes parties sur le sujet. À commencer par les deux experts judiciaires qui expliquent que l’eau qui est entre les particules du charbon fin sort difficilement et l’eau sur les sacs s’évapore facilement, «ce qui explique les différences de résultats ».

La question de savoir si les résultats des deux expertises (12,88% et 11,39% de taux d’humidité, ndlr) sont à peu près les mêmes, l’un des experts judiciaires répond par la négative, soutenant que « c’est du hasard».

Appelé aussi à la barre, l’expert du parquet déclare qu’il n’y a pas de hasard en science. « C’est faux, il n’y a pas de hasard », a-t-il rectifié, apportant des précisions sur les facteurs d’évaporation, à l’effet d’éclairer la lanterne du tribunal sur les écarts de résultats constatés. « Quel que soit le temps pour un matériau séché, l’humidité doit varier très peu», a-t-il fait savoir.
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