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Le Burkina révise sa Constitution, le français relégué au rang de "langue de travail"

Publié le vendredi 8 decembre 2023  |  AFP
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© Présidence par DR
Le Conseil des ministres se tient ce mercredi 6 décembre 2023, sous la présidence du Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l`État
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Le gouvernement burkinabè a adopté mercredi un projet de loi révisant la Constitution et
consacrant désormais les langues nationales comme langues oficielles à la place du français
qui est relégué au rang de "langue de travail".

Le compte-rendu du Conseil des ministres précise que ce projet de loi "s’inscrit dans le cadre
de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des
réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture
démocratique et consolider l’Etat de Droit".

Parmi les "innovations majeures" de ce nouveau texte figure "l’érection des langues
nationales en langues oficielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail".
Plus tôt cette année, le Mali gouverné comme le Burkina par des militaires et qui entretient
également des relations exécrables avec la France avait modifié sa Constitution par
référendum et réservé le même sort au français.

Ce projet de loi qui doit encore être voté par l’Assemblée législative de transition prévoit
également "l’institution de mécanismes traditionnels et alternatifs de règlement des
diférends".
Le Conseil constitutionnel voit ses missions élargies tandis que des institutions sont
supprimées comme la Haute cour de justice qui jugeait les hautes personnalités politiques ou
le Médiateur du Faso.

Enfin, la puissante Agence nationale du renseignement (ANR) voit son statut renforcé en étant
désormais sanctuarisé dans la Constitution.
Depuis quelques mois, plusieurs manifestations pour l’adoption d’une nouvelle Constitution
ont eu lieu dans le pays. Le capitaine Ibrahim Traoré arrivé au pouvoir en septembre 2022

avait promis une modification partielle de la Constitution il y a deux mois.
"L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique,
économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui", a
déclaré vendredi le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, faisant
allusion à des textes calqués sur la constitution française.

Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, le Burkina s’est éloigné de la France,
ancienne puissance coloniale et partenaire historique tout en se rapprochant de Moscou.
Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par les groupes
jihadistes, qui frappaient déjà le Mali et le Niger voisins et qui ont fait plus de 17.000 morts.

ab/pid/mm
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