La 13e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) a débuté ce jeudi 7 décembre 2023 à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Avant l’ouverture officielle, les communications ont débuté autour du premier panels : « Recevabilité de l’État à l’égard du citoyen dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire ».
Le chercheur, Abdourahamane Ousmane venu du Niger est le premier à ouvrir le ballet communicationnel. Ce doctorant en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Bordeaux III, a évalué les « Enjeux info-communicationnels de la crise sécuritaire au Sahel central : l’État face à ses responsabilités pour garantir la liberté de la presse et le droit d’accès à l’information publique ».
Selon le chercheur, le Sahel central regroupe 3 pays qui sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Lesquels pays ont récemment formé l’Alliance des États du Sahel (AES) qu’on aurait pu appeler, à l’en croire, « les États du Sahel central ». Le terrorisme, définit-il, est un système de terreur sur les populations. Mais, il différencie deux types de terrorisme, à savoir, le terrorisme d’État et le terrorisme contre l’État. Le premier étant le terrorisme que l’État exerce sur les populations et le deuxième, vise l’État et les institutions de l’État. Au Sahel, il a indiqué que nous vivons un terrorisme contre l’État et ses institutions.
Cependant, M. Ousmane a déploré le fait que tous les actes terroristes soient devenus un événement médiatique contribuant à l’effet de « peur » qu’elle aura sur la population.
« La recherche de l’exclusivité a accru la spectacularisation des violences terroristes, parce que les groupes armés terroristes, notamment leurs multinationales, Al-Qaida et l’État islamique, ont eux-mêmes pris conscience justement du coefficient multiplicateur des médias et internet. Un acte terroriste qui est couvert par les médias et diffusé sur internet, a la capacité de lui donner une résonance beaucoup plus accrue que si l’acte n’avait pas été couvert. Les organisations terroristes ont compris l’importance des médias et internet qui leur offre des exceptionnelle occasion de publicité gratuite. La prise de conscience des organisations terroristes, a été bien résumée par le successeur de Oussama Ben Laden : les sites internet, c’est la moitié du djihad. Donc, le djihad médiatisé, c’est la moitié du combat », a souligné le communicateur.
Du reste, dans le contexte sécuritaire, Abdrahamane Ousmane, a insisté qu’il « faut repenser le rôle des médias dans leur fonction sémiologique et pragmatique ». Il en veut pour preuve le fait que lorsqu’il y a une attaque terroriste, ce n’est pas seulement le côté des belligérants qui doit intéresser les médias.
« Dès qu’il y a attaque terroriste, quelle est l’information fondamentale que les médias diffusent ? C’est le nombre de morts côté militaires et côté terroristes. Mais, ils occultes tous les enjeux humanitaires, économiques et sociaux. Il faut donner un sens à la lutte contre le terrorisme. On ne doit pas s’aligner sur le point de vue des médias internationaux qui ont une vision très claire de la crise », a-t-il expliqué, prenant l’exemple, de l’initiative de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), où il indique qu’il faut que les médias « accompagnent » cette dynamique en s’appropriant ce débat pour expliquer les enjeux aux populations. Cela y va « du rêve commun autour de la paix », a-t-il ajouté.
« Le journalisme, c’est rien que les faits. Mais, les faits sont racontés par des hommes. Et à partir de ce moment, la subjectivité de la personne qui relate les faits intervient forcément à un niveau. Plus on avance, plus les faits seuls ne suffisent pas, il faut évoluer. Il faut mettre les faits dans leur contexte. Pour le Sahel, le contexte permet de relativiser certains faits », a-t-il déclaré. Mieux Abdrahamane Ousmane, a invité le peuple à « s’engager dans la situation qui luu garantie sa sécurité ».
Après ce dernier, Anselme Yoni, directeur de la communication de la région du Centre nord, a clos le premier panel avec une communication sur la « redevabilité à l’égard des PDI et communautés hôtes : de la communication unilatérale à la nécessité du Feedback ».
Précisons que l’ouverture officielle de la 13e édition des UACO va intervenir dans la soirée de ce jeudi 7 décembre sous la thématique : « Liberté de la presse et droit d’accès à l’information en contexte de crise sécuritaire et humanitaire ».