Cuba réclame la libération de cinq de ses ressortissants, emprisonnés depuis 15 ans aux Etats Unis pour espionnage.Ce mardi 1er octobre 2013, Anna Maria Rovira, ambassadrice de Cuba au Burkina Faso, est revenue sur les conditions de leur arrestation, et demandé leur libération.Si l’ambassade de Cuba au Burkina organise une conférence de presse pour évoquer le cas de ces hommes et demander leur élargissement, c’est parce que, explique Anna Maria Rovira, «nous voulons que les médias nous aident à faire connaitre aux Burkinabè qui sont les cinq cubains accusés de conspiration et injustement détenus aux Etats Unis, afin qu’ils nous aident dans notre combat pour leur libération».Le 12 septembre 1998, à Miami, en Floride, c’est un impressionnant dispositif du FBI qui cueille Gerardo Hernández, Ramon Labanino, René González, Fernando González et Antonio Guerrero. Accusés de conspiration contre les Etats Unis, ils seront jugés. René González et Fernando González sont les plus chanceux, pourrait-on dire. Ils écopent respectivement de 15 et 19 ans de prison. Antonio Guerrero et Ramon Labanino prennent perpète. Gerardo Hernández, lui prendra…deux fois la perpétuité et 15 ans de prison!
Bataille judiciaire, diplomatique et médiatique
Trop injuste pour Cuba, qui voit les choses différemment et qui, depuis, a engagé une bataille judiciaire, diplomatique et médiatique. «Leur mission aux Etats Unis était celle de suivre de près les activités de groupes et des organisations responsables d’activités terroristes contre Cuba, notamment les groupes anti-cubains établis au sud de la Floride», assure Anna Maria Rovira, signalant au passage que plus de 600 tentatives de déstabilisation de Cuba et d’assassinat de Fidel Castro ont été menées depuis le territoire américain.
D’après l’ambassadrice, il ne fait aucun doute que les Cubains détenus aux Etats Unis le sont pour des motifs uniquement politiques. «On dit que la justice américaine est indépendante. Mais on voit bien qu’à chaque fois que les juges américains font une analyse objective et révoquent le verdict de culpabilité des cinq accusés, comme en 2005, le gouvernement américain intervient pour maintenir nos ressortissants en prison», argumente t-elle.
Abel Torres Guerra, secrétaire général de l’ambassade et co-animateur de la conférence de presse, s’insurge: «des espions russes, qui ont eu accès à des informations classifiés du gouvernement américain ont été libérés et son rentrés chez eux en Russie. Les Etats Unis n’ont aucune preuve contre nos ressortissants, mais ils leurs infligent des peines très lourdes».
De nombreux soutiens au Burkina
Près de mille comités de soutien se battraient dans le monde avec les Cubains dans ce sens. Celui du Burkina Faso est dirigé par Karim Drabo, juriste et assistant du groupe parlementaire ADJ à l’Assemblée nationale. «Ce comité est une coordination des mouvements qui se battent pour la libération des cinq et la levée du blocus imposé depuis cinquante ans par les Etats Unis à Cuba. Il est composé de parlementaires, de personnes ressources, et de ceux qui sont vraiment solidaires de la lutte des cubains», nous a-t-il expliqué en marge de la conférence de presse.
Lors de la législature précédente, nous apprend Karim Drabo, «le groupe d’amitié parlementaire Burkina Cuba, présidé en son temps par Jeremy Tenga Ouédraogo s’est illustré dans ce sens. Il a eu à recueillir la signature de plus d’une vingtaine de députés». Signatures compilées dans un document et accompagnée d’une lettre adressée au président demandant la libération des cinq et la levée du blocus.
