La 4e édition du Salon international de l’artisanat du Mali (SIAMA) se tient du 23 novembre au 3 décembre 2023, à Bamako, au Mali. Le Burkina, pays invité d’honneur y est présent avec son Premier ministre, Apollinaire Kyelem en compagnie d’une forte délégation qui est arrivé dans la capitale malienne dans la nuit du 22 novembre.
Aéroport international Modibo Keita de Bamako, ce mercredi 22 novembre 2023. Devant le salon d’honneur, le tapis rouge est « soigneusement » dressé. Devant la porte, des Forces armées maliennes armes au point veillent au grain. A quelques mètres, des autorités civiles et militaires sont en conciliabule. Certains ont leurs téléphones scotchés à l’oreille. D’autres le regard fixé sur le tarmac. Tous attendent l’arrivée du Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyelem. 20h 40, l’avion estampillé « Air Burkinaé, avec à son bord le chef du gouvernement burkinabè foule le sol malien. C’est le chef du gouvernement malien, Choguel Maïga qui est venu l’accueillir au pied de l’avion. Après, le salut fraternel accompagné de « chaudes » accolades, les deux Premiers ministres, échangent dans le salon d’honneur.
A sa sortie, de leur bref tête à tête avec son hôte, Apollinaire Kyelem tout sourire déclare : «je suis de nouveau chez moi. Chaque fois qu’on repart à la maison, on est content. Je suis content d’être de nouveau à Bamako, chez moi». D’après le Premier ministre burkinabè, plusieurs raisons justifient sa présence au bord du Djoliba. D’abord, à cause du Salon international de l’artisanat du Mali (SIAMA). « Nous sommes venus pour la cérémonie d’ouverture. Je suis venu avec une très forte délégation. Plus de la moitié du gouvernement du Burkina Faso », affirme-t-il. Cette forte mobilisation selon ses explications, vise à marquer les relations fortes qui lient les deux pays. Ensuite, la seconde raison est motivée par le désir d’échanger sur quelques points avec son homologue Chogel Maïga.
« Parce qu’il faut que nous ayons une vision commune dans la gestion de nos pays. Et, c’est ce que le chef de l’État m’a dit encore ce matin, avant que je ne prenne l’avion cet après-midi. Il m’a dit que s’il y a des décisions importantes à prendre, concertez-vous, en plus avec le Niger. Donc, sans doute, nous aurons à échanger sur des points d’intérêts communs, sur la vision commune que nous voulons impulser à notre pays », précise le Premier ministre burkinabè. Aussi, a-t-il dit, il est venu pour présenter au peuple malien et aux autorités maliennes les félicitations du chef de l’État et du peuple burkinabè pour la prise de Kidal. « Cela nous a beaucoup réjouis. Et, nous souhaitons que cette prise soit définitive. Que le Mali puisse consolider ses positions à Kidal et que plus jamais, ils ne viennent à l’idée de qui que ce soit de chercher une partition du Mali », insiste-t-il. Enfin, a-t-il dit, il est porteur d’un message du chef de l’Etat burkinabè, Ibrahim Traoré, au président Asimi Goita. Il informe que les relations entre les deux chefs d’Etat sont au beau fixe. « Je suis venu pour m’adresser aux peuples maliens, aux autorités maliennes, et leur dire que nous devons être courageux.
Le destin des peuples sans courage, c’est d’être dominés et exploités. Nous l’avons vécu. Nos ancêtres ont été traités en esclaves. Nos parents ont été colonisés. Nos aînés ont été néo-colonisés. Il revient à nous maintenant d’en prendre conscience, d’avoir le courage d’aller plus loin. Nous devons aller plus loin que les traités d’amitié et de coopération, qui sont sujets aux humeurs des différents régimes, etc. C’est pour cela que je vous appelle au courage », estime-t-il. Pour lui, il faut avoir le courage de franchir le pas, de constituer une fédération entre les États de la Charte du Liptako Gourma, qui constitue l’alliance des États du Sahel. « Nous n’avons pas droit à l’erreur, sinon les générations futures ne nous pardonneront pas », précise le Premier ministre Kyelem. L’ouverture du SIAMA aura lieu ce jeudi 23 novembre.