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Réquisitions au Burkina : Le REN-LAC exige « l’arrêt de la répression comme mode de gouvernance »

Publié le vendredi 10 novembre 2023  |  Minute
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Le REN-LAC observe, depuis quelques jours, une vague de réquisitions ciblées de citoyens, soi-disant en application du décret N°2023-0475/PRES-TRANS/PM/MDAC/MATDS/MJDHRI portant mobilisation générale et mise en garde.

La qualité des personnes concernées qui, pour la plupart, sont des journalistes ayant des opinions critiques vis-à-vis du pouvoir, des hommes politiques et leaders d’opinions dont des membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile qui avaient annoncé la tenue d’un meeting pour à la fois commémorer le 9e anniversaire de l’insurrection populaire d’octobre 2014, le 8e anniversaire de la résistance populaire victorieuse au coup d’État de septembre 2015 et interpeller le gouvernement sur certains aspects de la gouvernance, ne laisse aucun doute sur les motifs réels de ces réquisitions.

Celles-ci ont pour objectif inavoué de réprimer des Burkinabè dont le seul « tort » est d’avoir osé s’exprimer sur la conduite des affaires de l’État d’une manière qui ne rencontrerait sans doute pas l’assentiment des tenants actuels du pouvoir.

Cette attitude des autorités de la transition ne s’inscrit nullement dans l’esprit du décret portant mobilisation générale et mise en garde. Ce décret doit être un instrument de lutte contre le terrorisme. En conséquence, il ne saurait être un moyen de répression des personnes qui émettent des avis contraires ou qui interpellent les autorités sur la marche de la cité pour éviter la pensée unique.
Fidèle à son attachement aux principes de bonne gouvernance, de l’intégrité et de l’État de droit, le REN-LAC :

interpelle les autorités de la transition sur le caractère arbitraire et injuste des réquisitions en cours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ;
demande au pouvoir de procéder à leur annulation et à l’arrêt de la répression comme mode de gouvernance ;

exhorte les autorités à garantir les libertés démocratiques individuelles et collectives et à prêter une oreille attentive aux interpellations citoyennes contre les manquements à la gouvernance ; toute chose nécessaire pour venir à bout du terrorisme ;

appelle l’ensemble des démocrates épris de justice et de paix à se mobiliser pour dire non à l’arbitraire, à l’injustice et à l’abus d’autorité d’où qu’ils viennent.

Fait à Ouagadougou, le 10 novembre 2023

Le Secrétariat exécutif
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