Dans la matinée du 2ème jour du festival, le 9 novembre, les organisateurs se sont intéressés à la couche juvénile qui dans les cibles visées peuvent être réceptives à cette nouvelle approche du développement durable.
Les élèves pendant quelques heures étaient accrochés aux explications des sachants en matière de l’agroécologie. En joignant l’utile à l’agréable par les projections-débats et les animations musicales, l’association Semfilms et Humundi, (la nouvelle appellation de SOS sans Faim) veulent interpeller un grand nombre à s’approprier de cette problématique de la production agricole saine et éthique au Burkina Faso.
Depuis peu, l’Etat qui semblait ne pas manifester un intérêt pour ce type de production agricole a créé un département au ministère de l’Agriculture qui s’occupe de l’Agroécologie. Nul ne doute des enjeux liés à l’agroécologie. Ils sont d’ordre socio-culturel et politique.
Au plan culturel, le souci de préserver la consommation du terroir ne se pose pas. La maîtrise de la technique de la conservation de semences n’est pas non plus problématique.
En outre, l’agroécologie est soucieuse de l’éthique dans l’agriculture. Sans occuper un vaste espace également, on peut faire des bons rendements avec l’agroécologie par la méthode de la culture hors sol. La souveraineté alimentaire est garantie par cette méthode de production. C’est par l’attestation de cette indépendance alimentaire qu’intervient l’enjeu politique.
Quand le président Thomas Sankara dit que « l’impérialisme se trouve dans nos assiettes » c’est parce que nous consommons des aliments en provenance de l’extérieur ou des semences transgéniques dont nous n’avons pas la maîtrise et qui sont sorties des grandes firmes de production de semence OGM.
Les deux structures organisatrices du festival à savoir Semfilms et Humundi utilisent les méthodes de communications efficaces.
Pour un festival qui va réunir pendant 4 jours des milliers de personnes pour parler de la préservation de l’environnement à travers une agriculture propre qui n’abime pas les terres cultivables et qui offre une bonne alimentation.
On est optimiste quant à la réceptivité du message essentiel par le public. Pour un thème aussi éloquent : « Quelle alternative pour des systèmes alimentaires durables à l’échelle locale et mondiale ».
Pour des raisons de pathologies diverses liées à l’alimentation par le truchement de la production agricole, plus d’un Burkinabè est intéressé à comment faire pour sortir des mailles de la maladie en adoptant des nouvelles attitudes à travers la consommation des produits bio.
La décentralisation du festival à d’autres provinces est la preuve supplémentaire de la détermination des organisateurs à ratisser large dans la sensibilisation.
L’engouement des consommateurs par l’affluence des marchés bio chaque semaine à Ouagadougou prouve l’intérêt que les Burkinabè manifestent aux produits issus de l’agroécologie.
Le chiffre d’affaires d’une ferme comme Béo-Neeré à la périphérie de Ouagadougou prouve à souhait que la production agroécologique peut être aussi rentable pour les producteurs.
La deuxième édition du Festival Alimenterre bat son plein. Vivement que les objectifs d’intéresser le public à l’agroécologie, à l’alimentation bio et à la préservation de l’environnement soit atteint.