Ce jeudi 9 novembre 2023, dans l’affaire dite de charbon fin, les deux experts étaient toujours à la barre. Après leur avoir posé des questions d’éclaircissement sur la démarche scientifique suivie, le tribunal a autorisé l’intervention de toute personne pouvant contribuer à l’éclatement de la vérité.
A cette audience, le tribunal a accédé à la requête des conseils de la partie civile demandant l’intervention de toute personne pouvant concourir à la manifestation de la vérité. Une décision saluée par Me André Ouédraogo, car elle permettra une ouverture des débats.
« Les rapports d’expertise ne sont pas des vérités d’évangile, ils ne valent qu’à titre de renseignement. Ils sont versés dans le dossier pour permettre aux juges de rendre sa décision. Mais si le juge estime qu’au regard des explications, il a suffisamment d’éléments pour fonder sa conviction, il n’a pas besoin des rapports, c’est tant mieux.
S’il y a des points précis sur lesquels il a besoin d’éclairage de tierce personne à l’expertise, bien évidemment, le tribunal peut les solliciter. Pour l’instant, on a autorisé toutes les parties à se faire assister par tout technicien qui peut l’aider dans la démarche de manifestation de la vérité », a expliqué Me Ouédraogo. Et d’insister sur le fait que le tribunal n’est pas tenu par une expertise. Cet avocat persiste et signe, les rapports ne valent qu’à titre de renseignement. « Au début du procès, la défense a demandé que les rapports d’expertise soient écartés du dossier.
Aujourd’hui, même si le tribunal ne considère pas le rapport de l’expert Yonli, il y a l’expert douanier qui va intervenir dans les jours à venir. Si le tribunal ne considère toujours pas leurs rapports d’expertise comme des rapports stricto sensu du terme, qu’il les écarte du débat.
Mais une chose est sûre, ils doivent intervenir pour expliquer leur travail. Et si opportunément nous avons besoin d’éclaircissement venant des deux hommes, on va les leur demander parce que ce sont des débats scientifiques », a-t-il dit.
La partie défenderesse s’est dite sereine parce que juridiquement, elle ne voit pas dans la décision des juges une conséquence dans la manifestation de la vérité. « C’est de la science et je pense que personne ne viendra dire des contrevérités », a-t-il indiqué Me Moumouni Kopiho avant d’affirmer : « Plus rien ne nous étonne dans ce dossier.
Il y a eu une dénonciation, la Brigade nationale anti-fraude est allée constater et elle a dit qu’il n’y a pas de fraude. La douane également avait conclu qu’il n’y a pas de fraude. Ces pièces sont dans le dossier. L’instruction au parquet a été ouverte sans élément. C’est ainsi que l’expert Yonly et le douanier Nana ont été nommés. Ils ont produit leur rapport et ont conclu qu’il y a fraude massive.
Ils ont même affirmé que ce n’est pas du charbon fin, que c’est de l’or que nous avons camouflé. Nous nous sommes battus pour qu’il y ait une expertise des corps solides. Il se trouve que la teneur est la même teneur de charbon fin avec des décalages techniquement admis entre 10 à 12%. Donc tout ce qui a été dit ici c’est du pipeau. Et ça n’arrange pas l’accusation. Il faut maintenant faire revenir leurs experts. Ce que nous ne comprenons pas, pourquoi avoir fait dépenser Essakane à hauteur d’un milliard de francs pour une expertise et pousser aujourd’hui les experts à dire des choses qui ne relève pas de leur mission ? »