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Le charbon fin ne représente que 34,80 % du total de la cargaison expertisée, selon m. Gomina

Publié le jeudi 9 novembre 2023  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Procès « Charbon fin » : le contenu des cargaisons de « corps solides » dévoilé ce lundi
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Les experts judiciaires qui ont produit le rapport d’expertise dans le cadre du procès charbon fin, ont suffisamment expliqué, ce 8 novembre 2023, certains clés dudit rapport.

Les experts judiciaires sont Moussa Gomina et Joël Ilboudo. Ce sont eux qui ont produit le rapport d’expertise de 6 pages qu’ils ont versé au dossier charbon fin. D’hier 7 novembre à ce jour 8 novembre, ils ont expliqué dans les moindres détails ce qu’ils ont pu relever lors de leur mission.

Dans les conclusions, à l’issue de la présentation du rapport d’expertise, M. Gomina et M. Ilboudo reconnaissent avoir explicité à chaque fois la méthodologie de travail utilisée (choix des procédés et des outils d’échantillonnage).

« Nous avons validé ces résultats par la démarche QA/QC qui est un standard international», disent-ils, ajoutant que « l’exploitation des données à l’aide d’outils et de méthodes performants a permis de traiter un grand nombre de données pour en tirer la substantifique moelle.»

« Nous avons répondu aux questions du tribunal en nous référant aux résultats d’analyses et aux données collectées auprès d’Essakane», poursuivent les experts.

Lors de l’expertise, la teneur moyenne observée sur l’ensemble de la cargaison (765g/t) et spécifiquement dans le charbon (806g/t) selon eux, s’explique en trois points.

Premièrement, il y a «l’alimentation du circuit de charbon fin directement par du charbon chargé, collecté avant le processus de récupération de l’or par élution».

Deuxièmement, les experts judiciaires affirment qu’il y avait des fuites de solutions riches en or rapportées par Essakane. « Elles convergent dans le bassin de charbon fin alors qu’elles devraient retourner dans le circuit normal de traitement», expliquent-ils.

Troisièmement, ils disent avoir remarqué des précipités d’or qui « s’échappent du circuit de l’électrolyse et arrivent également dans le bassin de charbon fin. Elles devraient arriver également dans le circuit normal de traitement.»

Un détail attire l’attention du procureur. En effet, les experts affirment que lorsqu’ils sont arrivés sur le site de Essakane, lors de la mission d’expertise, ils n’ont pas remarqué un dysfonctionnement particulier.

Pourtant, dans les conclusions, il ressort que des fuites de solutions riches en or ont été rapportées par Essakane. « Voulez-vous dire que les installations de Essakane fonctionnement normalement avec des fuites ? », questionne le procureur. L’un des experts de répondre que les fuites surviennent souvent.

Selon le procureur, on parle de charbon fin alors que celui-ci ne représente que 34,70% du contenu de la cargaison. Ce qui sous-entend qu’il n’y avait pas seulement que du charbon fin comme l’avait souligné le professeur titulaire de chimie Arsène Yonli.
Mais, un expert va apporter une rectification en indiquant que le charbon fin représente 34,80 % du total de la cargaison.

Selon lui, on trouve effectivement du charbon fin, du charbon grossier, des briques réfractaires, des scories, des pulpes ainsi que de la cendre.

Répondant à une question de l’avocat de l’État, l’expert Joël Ilboudo déclare que « scientifiquement, il est impossible qu’après lavage, séchage et émottage du charbon fin, de trouver une teneur en eau excédant 40%,».

Me André Ouédraogo ( avocat de l’État) s’est inquiété de l’état actuel des matériaux après l’expertise. « Le fait que vous ayez broyé les matériaux pour faire votre expertise, s’il arrivait que l’on veuille faire une contre-expertise, est-ce qu’il est encore possible de le faire ?» Telle est sa préoccupation.

C’est justement ce que le procureur craignait depuis le début, lorsqu’il avait demandé de savoir s’il n’y avait pas une autre manière de procéder.

Cependant, à la barre, Joël Ilboudo rassure que leur mission a consisté seulement à prendre des échantillons pour faire l’expertise. «Le contenu de la cargaison est resté en l’état», fait-il comprendre.

Me Pierre Yanogo, avocat de Essakane SA a brandi un outil au tribunal qui selon lui, a été utilisé par le Pr Arsène Yonli pour faire son expertise.

Lorsque cet outil a été présenté aux experts, l’un d’eux, Joël Ilboudo déclare qu’il n’a jamais vu un tel outil de toute sa carrière.

Cependant, il affirme, tout en soutenant la déclaration de Me Yanogo que l’outil est utilisé pour faire un prélèvement et non un échantillonnage.

Me Yanogo tire la conclusion suivante : Pr Yonli a fait un prélèvement et son rapport d’expertise ne doit pas être recevable.

L’audience reprend demain jeudi 9 novembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I. Les deux experts judiciaires doivent donner leur avis sur le rapport présenté par le Pr Arsène Yonli.

Par Nicolas Bazié
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