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Burkina/justice : «le charbon fin n’a pas été lavé, séché et émotté», pr Yonli

Publié le mercredi 8 novembre 2023  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Les cargaisons contenant des matériaux précieux exposés au tribunal
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Ce 7 novembre 2023, les parties en charge du dossier charbon fin se sont beaucoup attardées sur la qualité du Pr Arsène Yonli, un expert qui a présenté un nouveau rapport d’expertise qui contredit le premier. Les avocats de la société minière IAMGOLD Essakane SA estiment qu’il n’a pas qualité à intervenir dans le procès en tant qu’expert.

Sa présence dans l’affaire dite charbon fin semble beaucoup déranger. Pr Arsène Yonli, expert et professeur titulaire en génie chimique et environnemental a présenté un autre rapport d’expertise qui contredit celui des deux experts judiciaires.

Dans son rapport, Pr Arsène est constant sur un certain nombre de points : «Il n’y a pas que de charbon fin dans les cargaisons saisies, il y a aussi de minerais».

Il révèle également que le processus de traitement du charbon fin fait par Essakane SA n’est pas allé jusqu’au bout et que cela ne souffre d’aucun débat. C’est ce qui explique selon lui, la présence de charbon gluant dans les sacs. «Le charbon n’a pas été lavé, séché, émotté avant d’être conditionné dans les sacs», fait-il savoir.

Pr Yonli soutient qu’il n’est pas normal de trouver une quantité d’or élevée dans les résidus.

Devant le juge, il déclare en ces termes : « lors de notre mission d’expertise, nous avons constaté des anomalies dans la déclaration en douanes de Essakane SA. Lorsque nous avons ouvert les sacs, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait du minerai dans ces sacs en plus du charbon fin. Il y avait également des anomalies sur le poids de certains sacs. D’autres avaient commencé à se dégrader. Nous avons aussi remarqué qu’il y avait du liquide qui coulait de certains sacs, ce qui n’est pas normal».

Le professeur titulaire de chimie ajoute de façon formelle dans un premier temps, que le rapport d’expertise fait par les autres experts «n’est pas sincère».

Un détail qui, visiblement a intéressé le juge qui a voulu entendre une seconde fois le Pr Yonli maintenir sa déclaration. « Il y a plusieurs conclusions (dans le rapport d’expertise contesté, ndlr) qui ne découlent pas d’une méthodologie scientifique. Le rapport n’est pas bon à la consommation », a insisté Arsène Yonli, ajoutant que : « Je ne suis pas d’accord avec le rapport ».

Pour Me Pierre Yanogo, l’un des avocats de la société Essakane, « le Pr Arsène Yonli a été imposé par le parquet» pourtant, fait-il comprendre, il n’est pas un expert dans ce dossier spécifique.

À l’écouter, le tribunal ne doit pas tenir compte de la présentation du Pr Yonli.

L’article 261-117…
À l’audience du 6 novembre, Me Prosper Farama, avocat du REN-LAC, donc de la partie civile a fait savoir que Pr Arsène Yonli peut contredire le rapport d’expertise remis par les experts judiciaires Moussa Gomina et Joël Ilboudo.

Ce 7 novembre, encore, Me Farama est revenu longuement sur le sujet en citant des dispositions du code de procédure pénale qui prouvent que la présence de M. Yonli est légale.

Parmi ces dispositions, il y a l’article 261-117. Comme s’il donnait un cours de procédure pénale, Me Prosper Farama fait observer ceci : « Si à l’audience d’une juridiction de jugement, une personne entendue comme témoin ou à titre de renseignement contredit les conclusions d’une expertise ou apporte, du point de vue technique, des indications nouvelles, le président demande aux experts, au ministère public, à la défense et, s’il y a lieu, à la partie civile, de présenter leurs observations.»

L’avocat du REN-LAC poursuit : « Cette juridiction, par décision motivée, déclare soit qu’il sera passé outre, soit que l’affaire sera renvoyée à une date ultérieure. Dans ce dernier cas, la juridiction peut prescrire quant à l’expertise toute mesure qu’elle juge utile ».

Me André Ouédraogo, agent judiciaire de l’État ne dira pas le contraire, puisqu’il indique qu’«il n’y a rien qui empêche légalement Arsène Yonli d’intervenir dans ce procès pour la manifestation de la vérité d’autant plus qu’il intervient aux côtés du parquet ».

Après ces débats, les experts judiciaires sont appelés à la barre pour répondre au Pr Arsène Yonli qui conteste depuis hier 6 novembre, certaines informations contenues dans leur rapport d’expertise.

Alors qu’ils avaient déjà remis le rapport à toutes les parties, les experts Moussa Gomina et Joël Ilboudo ont décidé de présenter les résultats de la mission d’expertise, à travers une projection.

La présentation dure environ 2h. L’audience reprend demain mercredi 8 novembre 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga I.

Par Nicolas Bazié
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