La cérémonie de lancement officiel de deux projets entrant dans le cadre du Programme d’appui aux parcs de l’Entente (PAPE), a eu lieu à Fada N’Gourma, le mardi 24 septembre 2013. Ce sont des projets devant permettre une régulation de la transhumance et de la gouvernance locale dans les aires protégées du complexe WAPO (parcs du W, Arly, Penjari, Oti-Kéran Mandouri). A la suite du lancement, les acteurs ont poursuivi, jusqu’au 27 septembre, les travaux de présentation et de planification des activités.
Fada N’Gourma, capitale de la région de l’Est, a été choisie pour abriter le lancement de deux projets de gestion des aires protégées du complexe W-Arly-Pendjari-Oti-Kéran Mandouri (WAPO), le 24 septembre 2013. Il s’agit du « Projet de réduction des pressions de la transhumance pour une meilleure conservation des aires protégées du complexe WAPO (PRPT-WAPO) » et le « Projet de renforcement de la gouvernance et de la valorisation des ressources naturelles des périphéries des parcs nationaux d’Arly et de la Pendjari ». Le premier a pour maître d’œuvre, l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) en partenariat avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Laboratoire-citoyenneté et des communes du Burkina, du Niger et du Bénin. Le second, quant à lui, sera piloté par trois structures, à savoir l’Association faune et développement au Burkina (AFAUDEB), le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET) et le conseil régional de l’Est. Il couvre huit communes (6 du Burkina et 2 du Bénin).Ces deux projets représentent deux des cinq sous-projets de la composante n°3 du Programme d’appui aux parcs de l’Entente (PAPE) et ont pour principal bras financier, l’Union européenne.
La cérémonie a regroupé plus d’une centaine de participants venus du Burkina Faso, du Bénin et du Niger et s’est prêtée en cadre d’échanges « francs ». Il est question d’un espace transfrontalier de près de 5 000 000 d’hectares dont 3 000 000 forment des aires protégées (parcs, réserves totales ou partielles, concessions cynégétiques). Les partenaires engagés dans leur mise en œuvre sont entre autres, l’Union européenne, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), toutes représentées à la cérémonie.
La franche collaboration est de mise
Selon la directrice-pays de la SNV, Mireille Capo, la transhumance dans le complexe WAPO est parfois source de nombreux problèmes entre éleveurs et agropasteurs et il était nécessaire de se pencher sérieusement sur la question. « Dans la zone, il y a des couloirs de transhumance tracés suite à des concertations entre les autorités des trois pays, mais ces couloirs ne sont pas respectés et cela occasionne beaucoup de conflits entre éleveurs et agriculteurs avec parfois des dizaines de morts », a-t-elle fait remarquer. Elle a confié que le projet va travailler à préserver à la fois l’environnement, le passage du bétail, la paix sociale tout en faisant en sorte que personne ne soit lésé. En termes de réalisations, a-t-elle indiqué, il est prévu, entre autres, la construction de biodigesteurs (pour que les femmes arrêtent de prélever les ressources des aires protégées pour leurs besoins de cuisine) et des activités de régénérescence des surfaces dégradées. Pour y parvenir, Mme Capo dit compter sur la franche collaboration de tous les acteurs.
Pour le président du conseil régional de l’Est, Jean-Claude Louari, les trois pays (Burkina, Niger, Bénin) sont obligés de travailler en tandem pour assurer les besoins des populations riveraines du complexe tout en protégeant la végétation. C’est pourquoi il a dit sa joie de voir les deux projets se traduire en acte. Son souhait est que les volets restants du PAPE soient aussi lancés dans les meilleurs délais. M. Louari estime, en outre, que sa structure qui travaille avec toutes les collectivités territoriales de la région, peut et doit jouer un rôle central dans l’exécution des projets qui viennent d’être lancés. Il a d’ailleurs rassuré de sa disponibilité à le faire.
A l’image du vice-président du conseil régional de Tillabéry (Niger), Soumaïla Niandé, les délégations des autres pays disent, elles aussi, fonder beaucoup d’espoir sur ces nouveaux projets. M. Niandé dit espérer que « ce partenariat va soulager les populations qui vivent dans des conditions difficiles aux bords des aires protégées du Parc W parce qu’il y a des forages et des pistes de transhumance qui seront créés ». Yantibossi Kiamsi, de la délégation béninoise souhaite pour sa part, que la collaboration soit franche entre les trois pays et que tous bénéficient des appuis prévus dans le cadre de ces projets.
Le PRPT-WAP est évalué à environ 700 000 000 de FCFA. Il est financé à 80% par l’Union européenne et les 20% représentent la contribution des partenaires du projet. Il court du 1er juin 2013 au 31 mai 2016.