Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) dit apprendre «avec indignation» la réquisition de citoyens, en application du décret de mobilisation générale et de mise en garde.
Par Nicolas Bazié
Le MBDHP parle de « réquisition massive et ciblée de citoyens». « Cette fois-ci, les réquisitions opérées par le MPSR 2 concernent, pour l’essentiel, des membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile ayant annoncé la tenue d’un meeting le 31 octobre dernier à la bourse du travail de Ouagadougou, ainsi que des journalistes, leaders d’opinion et hommes politiques, critiques sur la gestion actuelle des affaires de notre pays», lit-on dans un communiqué du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), publié ce 5 novembre 2023.
Le communiqué souligne qu’il apparaît « de plus en plus clairement que le Décret portant mobilisation générale et mise en garde a été spécialement conçu et adopté non pas pour contribuer à la lutte contre le terrorisme dans notre pays mais pour réprimer toute personne émettant un avis sur la gestion actuelle de notre pays, qui ne rencontrerait pas l’assentiment des puissants du moment.»
C’est une «situation qui n’est pas acceptable», s’insurge le MBDHP qui ajoute que cela « traduit clairement la volonté manifeste des autorités actuelles de museler toutes les voix discordantes et constitue un pas en avant dans la fascisation du pouvoir.»
« Le MBDHP informe les dirigeants actuels de notre pays que ses militants, ensemble avec d’autres composantes du peuple burkinabè, ont payé de leur sueur et de leur sang, pour la conquête d’espaces de libertés dans notre pays», peut-on lire.
Pour le mouvement, ces réquisitions émises jusqu’ici « constituent des abus de pouvoir qui engagent la responsabilité individuelle de leurs auteurs. Tôt ou tard, ces derniers répondront de leurs actes.»
« Pour l’heure, le MBDHP appelle l’ensemble des démocrates de notre pays, épris de justice et de paix, à se mobiliser contre l’arbitraire et contre toutes formes de manifestation d’injustices», conclut le communiqué.