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Insurrection des 30 et 31 octobre 2014 : 9 ans après, démocrates sankarisants et seconds insurgés à l’épreuve du pouvoir

Publié le mardi 31 octobre 2023  |  Aujourd`hui au Faso
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© aOuaga.com par DR
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Les passions et l’activisme relatifs de certains acteurs ne s’étant pas encore tassés, beaucoup de gens ne s’expliquent pas encore comment Blaise Compaoré, militaire et doué d’un sens aiguë de la chose politique a pu être surpris ou plutôt n’a pas su mesurer l’ouragan qui l’a renversé fin octobre 2014.

Bien avant ce jour fatidique, alors que pro et anti-révision de l’article 37 se crêpaient le chignon par meeting recto-verso interposés, alors que certains de ses partisans disaient que seul lui Blaise doit rester sinon ce sera mauvais pour le Burkina, les anti-article 37, disaient que «Tout sauf Blaise» et lui signifiant que s’il choisissait quelqu’un de son camp, la fronde est finie bien qu’il y ait eu cette atmosphère, Blaise semblait maîtriser la situation.

Pourquoi lui qui avait toujours le flair n’a pas désigné un cheval de son écurie ? et si cela avait été le cas, même aujourd’hui, le CDP serait toujours au pouvoir ! Cela demeure un mystère pour de nombreux Burkinabè. Il faut au moins saluer sa grandeur d’esprit d’avoir accepté partir sans le sang versé. 9 ans après ce départ de celui qui n’était pas seulement président du Faso, mais avait aussi son mot à dire dans la sous-région, 9 ans après cet harmattan, il s’en est passé beaucoup de choses au Burkina.

Une première Transition plus ou moins réussie, grâce à un attelage civilo-militaire, qui a duré 13 mois, laquelle transition a accouché de certaines valeurs et pratiques, mais hélas, qui ont vite disparu. Le retour de l’Etat de droit en 2015 avec l’élection de Roch Kaboré, a suscité enthousiasme et espoir, très vite aussi plombés par une insécurité crasse, dont l’innommable du café Cappuccino fut le détonateur.

6 années durant, c’est-à-dire un mandat et un an, Roch aura tenté vainement de vaincre ou de circonscrire un terrorisme très meurtrier au fil de son bail à Kosyam.

Et d’ailleurs, le terrorisme, ou plutôt l’impossibilité d’en venir à bout a servi de terreau au coup d’Etat du MPSR I, cornaqué par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui promit qu’il en mettra fin. Promesse hasardeuse et aléatoire d’autant que 8 mois après, les jeunes capitaines, ceux-là même qui avaient été les acteurs du coup d’Etat déposèrent à leur tour Damiba, coupable de déviationnisme et surtout d’incapacité à vaincre la pieuvre terroriste.

Rétrospectivement il faut d’ailleurs rendre justice à Blaise Compaoré peut-être étant militaire, d’avoir fait du Burkina un havre de paix, cette paix dont les Burkinabè mesurent à présent l’importance et surtout l’absence. On ne dit pas que si Blaise était toujours là, il n’y aurait pas eu le terrorisme, mais on dit ce qui était (paix et un Burkina, pays de services) et non ce qu’il doit être.

Depuis le 2 octobre 2022, c’est le capitaine Ibrahim Traoré alias IB qui préside aux destinées du Burkina Faso. Un capitaine qui a décidé de chausser les rangers de Thomas Sankara : discours phrasé, mesures, bref, IB ne fait pas mystère de son tropisme sankarisant.

Et même si les insurgés de 2014 sont différents de leurs collègues de 2022, il s’agit bien d’insurgés qui ont adoubé l’arrivée au pouvoir de l’enfant de Bondonkuy. Sankarisants et insurgés version 2022 à l’épreuve du pouvoir. Telle est la trajectoire actuelle du Burkina Faso, 9 ans après la chute de Compaoré. Il faut tout de même regretter qu’au djihadisme ambiant vient s’ajouter une seconde transition 7 ans après la première.

Il y a manifestement quelque chose qui n’a pas fonctionné dans l’intervalle. Aux tenants du pouvoir d’en faire l’ultime transition dans un Burkina reconquis, retrouvé et reconcilié. Ce matin, le 1er des sankarisants, IB en personne, présidera une cérémonie d’hommage aux Martyrs, au Monuments des héros nationaux à Ouaga 2000, avec en tête de gondole, Thomas Sankara qui vient d’être élevé officiellement au statut de héros national ce 15 octobre
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