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Burkina-Faso : Un quart de siècle de règne pour Compaoré
Publié le mardi 16 octobre 2012   |  Nord-Sud


Blaise
© Présidence
Blaise COMPAORE
Président du Faso


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Hier, Blaise Compaoré a célébré ses 25 ans de pouvoir sans tambour ni trompette. Et sans dévoiler sa stratégie pour la prochaine présidentielle.


Des noces d’argent sans tapage. A la tête du Burkina Faso depuis le 15 octobre 1987, le régime de Blaise Compaoré est suspendu à la question lancinante de sa succession en 2015 et s’inquiète de la grave crise au Mali voisin. Aucune manifestation officielle n’a été organisée par le pouvoir et ses partisans pour ce quart de siècle, alors que des festivités avaient marqué les 20 ans. «C’est sûr qu’une fête privée sera organisée», confie toutefois à l’Afp un proche de la famille Compaoré. Blaise Compaoré a su reprendre les choses en main, à commencer par l’armée, mais une lourde incertitude plane sur «le pays des hommes intègres», où la moitié de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté même si l’or constitue depuis peu une manne inespérée pour une économie très fragile. A 61 ans, celui que ses compatriotes surnommaient le ‘’beau Blaise’’ entretient le plus grand flou sur ses intentions, alors que son dernier mandat doit expirer en 2015. Réviser la Constitution pour concourir encore dans trois ans? L’option a été ouvertement soutenue par son parti, mais a suscité l’ire de l’opposition et des organisations de la société civile. La question demeure. «Les Burkinabè nous ont sondés récemment sur ce qu’on penserait d’une révision», indique un diplomate français, qui précise que l’ex-puissance coloniale cherche à découra­ger un tel projet dans l’ancienne Haute-Volta. La classe politique burkinabé se demande de plus en plus si le président Compaoré n’a pas une autre idée: mettre sur orbite son frère cadet François, son indispensable conseiller économique, en vue de lui confier en 2015 les clés du palais de Kosyam. Cité dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998, pour lequel il n’a jamais été inquiété, François Compaoré est entré cette année à la direction du parti et est candidat aux législatives de décembre, tandis qu’ont été mis à l’écart des caciques du régime. Blaise Compaoré a remis le parti à son frère pour lui servir de piédestal dans la dévolution du pouvoir, avance le politologue et opposant Abdoulaye Ouédraogo. Mais, ces temps-ci, le président burkinabé a un problème d’une autre ampleur. Incontournable médiateur régional ces dernières années, il affronte son dossier le plus difficile au Mali, dont le Nord est depuis six mois aux mains d’islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). M. Compaoré veut accélérer l’ouverture d’un dialogue toujours au point mort chez son voisin. Dans l’espoir d’éviter une intervention armée ouest-africaine au Mali, qu’il redoute mais pour laquelle il a promis des troupes.


Adélaïde Konin

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