La période des rentrées scolaires est propice à un deal de place dans les établissements scolaires. Les auteurs de ces pratiques ne sont autres que certains enseignants chargés d’éduquer la jeunesse. Maintes fois décriée par des parents d’élèves et des syndicats d’enseignants par le biais des médias, cette activité lucrative persiste. Le REN-LAC dénonce cette pratique qui ne cesse de prendre de l’ampleur et interpelle les chefs d’établissement sur leur responsabilité.
Les deals de places ont la peau dure au Burkina pendant les préparatifs de la rentrée scolaire. Les parents d’élèves s’arrachent les cheveux pour trouver un établissement d’enseignement en vue d’y inscrire leur progéniture. Dans le même temps, certains éducateurs, se donnent à cœur joie à des deals de place. Les établissements publics sont les plus concernés par le phénomène. Cette période est appelée le « mercato » (allusion aux tractions qui se font autour des transferts des joueurs de football peu avant la reprise des championnats) ou le « calcio » (allusion au championnat italien, réputé dur, mais caractérisé de tout temps, par des trucages de matchs). L’administration de l’établissement contribue pour beaucoup soit à la dérive soit au maintien d’une bonne éthique. Lorsqu’elle affiche très tôt une note informant les parents d’élèves de non disponibilité de places, ces derniers se ruent sur le marché noir. La pratique est simple. En tant que parent d’élève, vous approchez un enseignant pour négocier une place pour votre enfant, il vous fait savoir que son quota de place est dépassé mais il peut contacter un de ses collègues qui n’a pas encore épuisé son quota. Quelques jours après il vous dit que le collègue réclame une contrepartie financière. Les montants réclamés sont fonction de la qualité de l’enseignement dans l’établissement et du niveau de la classe. Selon certains parents d’élèves qui ont eu à recevoir les propositions, les montants varient entre 50 000 FCFA et 125 000 FCFA. Les places de la classe de 6ème et de seconde sont les plus chères, cela se justifie par le fait qu’il y a très peu de places à ce niveau. En plus l’élève aura plusieurs années à passer dans l’établissement s’il commence par ces classes.
Les responsables d’établissement devront être plus vigilants
Les enseignants bénéficient du droit d’inscrire en moyenne deux élèves dans les établissements publics. Cette autorisation peut être réduite ou revue à la hausse en fonction de la disponibilité des places. Pendant que les uns plus soucieux du rôle qu’ils peuvent jouer dans l’éducation des enfants accordent ces places à des parents proches méritants ou démunis, d’autres ont choisi de faire des rackets organisés et de la surenchère. C’est ainsi que des parents d’élèves se voient proposer des places en échange de fortes sommes d’argent. Le REN-LAC en appelle au bon sens des éducateurs. Les responsables d’Etablissements scolaires publics devraient être plus regardants sur l’usage fait des places offertes aux enseignants. Les effectifs pléthoriques dans les établissements publics sont une des conséquences de ce marché lucratif des débuts d’année au Burkina. Pourquoi ne pas demander à chaque élève venu par ce canal, le montant que ses parents ont eu à débourser, cela permettra de débusquer les enseignants vendeurs de place. Dans certains Etablissements de la capitale, la machine est bien huilée, la chaîne va du gardien au responsable d’Etablissement en passant par les frères des enseignants. L’on pourrait créer à défaut des comités anti-corruption (CAC) ou trouver des méthodes subtiles de dénonciation des enseignants véreux par les parents et les élèves.... suite de l'article sur Autre presse