Les forces vives de la province de la Tapoa (région de l’Est du Burkina) ont arpenté les rues de Diapaga, chef-lieu de la province, ce 21 octobre 2023, pour exiger le retour des autorités administratives qui ont, selon les populations, fui l’insécurité.
« Nous réclamons les PDS; nous exigeons le retour du Haut commissaire; Nous réclamons les directeurs provinciaux; les sessions des mairies hors province, nous n’en voulons plus; nous réclamons les chefs de service; etc ». Ce sont entre autres, les slogans scandés dans les rues de Diapaga, chef-lieu de la province de la Tapoa ce 21 octobre. Plusieurs centaines de personnes sont sorties de leurs maisons, pour exprimer leur ras-le-bol: elles exigent le retour de l’administration.
Dans une déclaration que ces populations ont adressée au chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, elles disent être «convaincues que cela est essentiel pour assurer la continuité des services publics et préserver les fondements de notre nation».
« La menace est permanente, elle pèse sur nos vies au quotidien, dans la province de la Tapoa. Malgré les multiples incidents sécuritaires, nous sommes restés résilients et attachés à notre nation le pays des hommes intègres le Burkina Faso», lit-on dans la déclaration.
Les manifestants poursuivent en ces termes: « Fort malheureusement, dès les premiers instants de la crise, plusieurs responsables administratifs nous ont abandonnées en plein vol et pris la tangente pour se réfugier à Fada (chef-lieu de la région de l’Est) à plus de 200km de Diapaga».
« Là, ils continuent à prendre part aux séminaires et autres ateliers comme des déplacés bénéficient injustement des perdièms servis à cet effet ; privilégiant du même coup les intérêts individuels au détriment de ceux collectifs», regrettent-ils.
Ce départ des autorités a laissé les circonscriptions presque vides, « en nous privant des services essentiels tels que l’éducation, la santé, le développement socio-économique, (institutions financières)».
Le président du comité d’organisation de la manifestation, Pierre Koandioa Yonli a indiqué que «cette situation précaire ne peut pas continuer car elle porte préjudice à l’ensemble de la population de la Tapoa».
Et de déclarer que : « Nous, habitants de la Tapoa, sommes déterminés à nous battre pour libérer notre pays des griffes de l’instabilité. Nous sommes conscients que nous ne pouvons y parvenir sans le soutien des autorités administratives responsables de la gestion des affaires publiques.»
C’est pourquoi, soutient-il, «leur retour dans la province renforcera notre moral et notre détermination à lutter pour la liberté, la paix et le développement durable de la province. C’est une nécessité criarde pour répondre aux besoins et restaurer l’ordre et la stabilité».
Pierre Koandioa Yonli conclut: « Cette marche meeting intervient après plusieurs tentatives d’approches avec les autorités, le gouverneur qui se sont malheureusement révélées vaines».