Le dossier de l’affaire dite du charbon fin a été finalement retenu ce 5 octobre 2023 pour
jugement. A cette audience, les avocats de la défense ont soulevé des irrégularités ne
permettant pas d’entamer les débats de fond.
Aujourd’hui, toute les parties ont répondu présente à l’appel du tribunal. Mais avant d’aller
loin, Me Paulin Salembéré a soulevé une irrégularité. Ce conseil qui défend deux prévenus a
signifié au tribunal que ses clients ont reçu leurs citations à comparaitre le 3 octobre dernier
via WhatsApp. Une façon de procéder qui foule au pied les règles procédurales. Cet avocat
se demande depuis quand une citation à comparaitre est notifiée par le canal cité plus haut.
Pire, a-t-il poursuit, le délai de 5 jours que doit bénéficier le comparant à compter de la date
de remise de la citation n’a pas été respecté comme le veut le code de procédure pénal.
« Nous demandons donc le renvoi du dossier comme nous l’autorise la loi », a plaidé Me
Salembéré. La partie poursuivante ainsi que les avocats de la partie civile n’ont pas la même
logique. Pour eux, cela fait 5 ans que la procédure est en cours donc aucun prévenu n’est
nouveau dans le dossier. Le tribunal n’a pas accédé à la requête de la défense et l’audience a
été retenue pour jugement.
Le tribunal pensait être au bout des anomalies, qu’à sa grande surprise Me Pierre Yanogo de
la partie défenderesse a relevé que l’expertise du charbon fin n’est pas terminée. Selon cet
avocat, si l’expertise était terminée les juges auraient eu sur leur table un rapport définitif
qui mentionne clairement la teneur de chaque matériau saisi. « Il y a une partie de la
cargaison qui n’a pas fait l’objet d’expertise. On ne peut donc pas dire que l’expertise est
terminée. Par conséquent, nous demandons que l’expertise se poursuivent », a-t-il soutenu.
Une thèse que réfute la partie poursuivante qui estime que l’expertise est suffisamment
édifiante. Pour elle, si le tribunal donne l’autorisation, il sera démontrer que ce que les
experts ont qualifié de « corps solides » dans leur appellation technique n’est ni plus, ni
moins que de l’or. « Notre expert est là, il n’attend que le moment propice pour démontrer
qu’il y a bel et bien de l’or dans ce charbon fin », a dit le ministère public.
L’audience se poursuit demain au tribunal de grande instance Ouaga I.