Présidant la traditionnelle montée des couleurs à la Primature, lundi 02 octobre 2023 à Ouagadougou, le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyèlèm de Tambèla, a fait de sévères mises en garde relativement à la gouvernance.
A l’occasion, le Chef du Gouvernement a tout d'abord rappelé la signification première d'un drapeau et ses implications.
"Le drapeau peut avoir deux sens. Il peut être un simple ornement distinctif. Il peut aussi être l'expression de la dignité et de la combativité d'un peuple", a-t-il expliqué.
En outre, la symbolique d'un drapeau national va bien au-delà des simples couleurs et motifs, a ajouté le Premier ministre, car elle repose sur un profond sentiment d'appartenance, la confiance envers les dirigeants et une gouvernance impartiale.
Dr Apollinaire Joachimson Kyèlèm de Tambèla a ensuite ajouté : " si nous nous référons uniquement aux pays du tiers-monde qui ont acquis leur indépendance récemment, lorsque vous voyez, par exemple, le drapeau d'un pays comme le Vietnam, Cuba, l'Algérie, l'Angola, le Mozambique, cela vous émeut et vous remplit de fierté, car cela exprime l'histoire d'un peuple qui a lutté pour sa liberté. En revanche, il y a des drapeaux devant lesquels on reste indifférent, pour ne pas dire méprisant, car ces drapeaux ne signifient pas grand-chose pour les peuples, ni pour ceux de l'extérieur."
Le Premier ministre a ensuite souligné que l'appropriation du drapeau du Burkina Faso par le peuple est devenue une réalité et que les populations en sont fières et l'expriment.
"Vous avez remarqué que récemment, le drapeau du Burkina Faso a acquis de la valeur. Dans toutes les manifestations, rarement avons-nous vu autant de drapeaux du Burkina Faso brandis dans notre pays. Cela signifie que les gens se sont appropriés le drapeau du Burkina Faso, qui exprime désormais la fierté du peuple", a déclaré Dr Apollinaire Joachimson Kyèlèm de Tambèla.
Selon lui, "pour que le drapeau puisse exprimer le sentiment général d'appartenance à une nation, il est essentiel que la majorité de la population s'y reconnaisse.
Et pour que cela se produise, les dirigeants doivent gagner la confiance de la majorité. Pour que les dirigeants gagnent la confiance de la majorité, le pays doit être gouverné de manière impartiale, de sorte que le peuple ne ressente pas qu'une catégorie ou un groupe bénéficie au détriment d'un autre.
Il est nécessaire que le peuple perçoive l'impartialité des dirigeants à travers leur gouvernance, et c'est ce que nous nous efforçons d'incarner".
Selon le Chef du Gouvernement, Dr Apollinaire Joachimson Kyèlèm de Tambèla, solliciter des faveurs en parcourant les couloirs des ministères sous le magistère du capitaine Ibrahim Traoré ne devrait pas être nécessaire, car sa mission est de gouverner dans l'intérêt de tous, en garantissant à chacun, qu'il vienne du village le plus reculé du Burkina Faso ou qu'il soit proche des dirigeants, les mêmes opportunités.
"Je voudrais m'adresser à tous, en précisant qu'il n'est pas nécessaire de parcourir les couloirs des ministères pour obtenir des faveurs en matière de recrutement, de mutation ou de marchés publics. Nous ne sommes pas là pour cela. Nous sommes là pour gouverner dans l'intérêt de tous et pour offrir les mêmes chances à chacun", a-t-il martelé.
Le Premier ministre a également appelé certains partenaires, notamment la France, au respect mutuel et à la non-ingérence dans les affaires internes des États du Sahel, afin de favoriser une coopération fructueuse.
"Nous ne disons pas que la France ne peut pas vivre sans le Sahel, ce n’est pas vrai. Sans le Sahel, la France peut bien vivre. Mais sans la France, le Sahel aussi peut vivre. Nous voulons maintenant que l'on ne s’ingère pas dans nos affaires internes. Que chacun s’occupe de ses affaires et les choses iront mieux. Que la France s’occupe de ses affaires et nous aussi, nous nous occupons de nos affaires. Nous sommes d’accord pour la coopération internationale, pour la coopération avec tous les régimes, avec tous les peuples, mais il faut que l'on nous respecte. Nous n’imposons pas notre coopération à un pays, mais si un pays veut coopérer avec nous, qu'il nous respecte. C’est ce que nous demandons, et si le Gouvernement français n'est pas prêt à cela, il peut se préparer à quitter définitivement nos territoires", a-t-il insisté.
En cette rentrée scolaire 2023/2024, le Chef du Gouvernement burkinabè a souhaité une bonne rentrée à tous les acteurs du monde éducatif.
"Je souhaite à tous une excellente rentrée scolaire. Que nos écoles, que nous souhaitons transformer, contribuent davantage à l'émancipation du peuple burkinabè", a conclu le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyèlèm de Tambèla.