Le gouvernement de transition a suspendu la diffusion du magazine français sous tous ses supports au Burkina Faso.
Jeune Afrique a dénoncé, mardi, « une atteinte de plus à la liberté d’information », en réaction à sa suspension par les autorités militaires burkinabè.
« La direction et les rédactions de Jeune Afrique Media Group s’élèvent contre cette censure d’un autre âge, tout en souhaitant que ses auteurs puissent la reconsidérer », a déclaré le média, accusé de « désinformation ».
Le gouvernement burkinabè a reproché au journal d’avoir fait « délibérément le choix de la contre-vérité et de la manipulation grotesques, dans la négation totale de toute éthique professionnelle du journalisme » et de verser dans «l’intoxication et de la désinformation ».
La décision du gouvernement fait suite à la publication, ce lundi 25 septembre 2023 d’un article jugé « mensonger » sur le site du journal, intitulé : « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée ».
Pour « JA », cette sanction « ne traduit pas une grande sérénité de la part de ceux qui l’ont prise », rappelle des méthodes « utilisées à l’époque des partis uniques » et « contribue un peu plus à faire de la région et du Burkina Faso en particulier, une zone de non-information ».
« Pour notre part, nous n’entendons pas priver nos lecteurs burkinabè de leur droit à une information pluraliste, vérifiée et équilibrée. », a insisté le magazine français.
Ce n’est pas la première fois que des médias sont suspendus par les autorités de la transition.
En mi-août 2023, la radio privée Oméga avait été suspendue pendant un mois, pour avoir accordé et diffusé un « entretien émaillé de propos injurieux à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes ».
Début avril, Ouagadougou avait expulsé les correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde, après avoir ordonné la suspension de la chaîne de télévision France 24, en mars 2023 et de Radio France Internationale (RFI) en décembre 2022.