La ville de Fada N’Gourma est en chantier depuis septembre 2022. Des ouvrages de canalisation avec de nouvelles voies en construction. Elles créent par endroits des désagréments aux citoyens notamment aux commerçants.
Il est 16h passées ; nous sommes à quelques dizaines de mètres du siège du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP)- Section de Fada, côté Est de l’ancienne cour royale. Sur la route, un compacteur passe et repasse. Des usagers aussi vont et viennent le long de la voie en travaux.
A côté de la station Banyama, au bord de la route nationale n°4, plusieurs boutiques sont construites depuis plusieurs années. Devant celles-ci, un canal de drainage des eaux de pluies d’une largeur de sept mètres environ a été creusé.
Le canal n’est pas fermé et ne dispose pas encore de dallots de franchissement. Il est difficile d’accéder aux boutiques sans faire un long détour. Et cela crée des désagréments aux commerçants et artisans qui ont leurs
«Les clients ne viennent pas comme avant, Tu peux passer une journée sans rien vendre ; tout simplement à cause du manque de dallots de franchissement» se plaint Amidou Ouédraogo, commercant au bord de la RN n°4.
Plusieurs autres commerçants se plaignent aussi et disent être des victimes de ce qui était censé booster leurs chiffres d’affaires. El Abdoulaye Moumoula, vendeur de téléviseurs sur cette rue commerciale, explique que la situation est complexe. «Tout le monde voit que les boutiques sont presque fermées.»
Il ajoute : «Le mois nous payons le loyer, l’électricité à 3500 F. CFA au moins. Mais nous ne parvenons même pas à vendre plus d’une télévision souvent.»
«Les travaux de construction du canal ont eu un impact négatif sur mon activité. Je n’ai pas eu de dédommagement.» nous a dit M. Issa Ouoba, un soudeur dont l’atelier a été déplacé parce que situé sur le lieu de passage du canal.
Tani Lankoandé est une couturière formatrice. Son atelier de couture est séparé de la route en construction par le canal, qui, dit-elle a fait chuter sa clientèle. «Les clients n’arrivent pas à accéder à notre atelier ; de plus, il est moins visible.» se plaint-elle.
Face à une telle situation qui crée la mévente, Amidou Ouédraogo lance un appel à l’endroit des autorités : «Nous demandons aux autorités de faire réaliser des dallots de franchissement.»
Certains endroits sont devenus inondables à cause des ouvrages de drainage des eaux pluviales. C’est le cas des abords du domicile de Boukaré Moyenga. «Nous demandons aux autorités de faire verser de la latérite pour empêcher que l’eau dévie de sa trajectoire » propose le vieil homme, fatigué par le poids de l’âge.
«Un canal comme celui-ci, au bord d’une grande voie (RN n°4), si vous ratez la voie avec votre véhicule, vous savez où vous allez…» se désole El hadj Abdoulaye Moumoula. Il ajoute, visiblement en colère, qu’ «il pouvait être réalisé, à certains endroits, des zones commerciales comme celles-ci qui méritent des ouvrages d’autres types.»