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Deux combats, un but

Publié le lundi 11 septembre 2023  |  Sidwaya
Deux
© Autre presse par DR
Deux combats, un but
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La lutte contre la corruption fait partie des priorités de la Transition, déterminée à combattre sans relâche ce mal insidieux, surtout dans ce contexte de fort défi sécuritaire. Pratiquement, tous les corps de métier sont affectés par le phénomène, qui fait subir d’énormes pertes financières à l’Etat et compromet les projets de développement. Le pays des Hommes intègres occupe, selon le dernier rapport de Transparency International de 2022, le 77e rang mondial en matière de lutte contre la corruption, avec un score de 42 sur 100, contre le 78e rang l’année d’avant. Certes, le Burkina Faso a amélioré légèrement son score, mais le fléau est plus que jamais d’actualité, à l’heure où le pays lutte contre le terrorisme avec ses nombreux tentacules. Il faut convenir que la corruption alimente et renforce incontestablement le terrorisme.

« Si nous voulons réussir la lutte contre le terrorisme, il faut qu’on lutte contre la corruption », a affirmé le Secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), Sagado Nacanabo, le 8 septembre dernier. Cette figure de proue a réitéré ses propos, à la suite d’une audience avec le capitaine Ibrahim Traoré, qui a invité le REN-LAC à agir, conformément à sa vision en la matière. Si la Transition peine à faire reculer la corruption, à défaut de l’éradiquer totalement, c’est que le fléau gangrène la société burkinabè. Lors de la présentation du rapport 2021 de l’état de la corruption au Burkina Faso, le RENLAC affirmait que la corruption constitue un terreau fertile pour le terrorisme, insistant qu’il urge de prendre des mesures vigoureuses pour combattre ce mal avant qu’il ne soit trop tard. Les liens entre la corruption et le terrorisme sont indéniables, comme l’avait établi un panel organisé en décembre 2022 par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) sur le sujet. Le premier fait de société affecte le second, en ce qu’il contribue à ternir l’image des Forces de défense et de sécurité (FDS) et à affaiblir leurs capacités. Alors que celles-ci sont censées être en première ligne contre les forces du mal, avec la vigilance et la détermination requises. De la surfacturation aux rackets, en passant par l’acquisition d’équipements inadéquats ou de mauvaise qualité, la livraison de carburant et de vivres aux terroristes et le trafic d’armes, de munitions ou de stupéfiants, la corruption peut ainsi mettre la vie des troupes en danger ou les démoraliser tout comme elle annihile les efforts collectifs de la lutte. Autant le dire sans sourciller, la corruption constitue un danger, dans un contexte crucial où le Burkina Faso a besoin de mobiliser tous ses ressources et moyens pour faire face aux groupes armés. De toute évidence, c’est avec la complicité de certains Burkinabè que les terroristes peuvent infiltrer le système de l’appareil d’Etat, connaitre les forces et les faiblesses en vue d’assouvir leurs basses besognes. Assimilables à des actes de trahison de la patrie, les complicités avec les groupes armés doivent être combattues à tous les niveaux, si l’on veut véritablement gagner cette guerre imposée. Pactiser avec l’ennemi, en échange de quelque avantage que ce soit, ne fait que le renforcer au détriment de la nation. Mourir pour la terre de nos aïeuls est pourtant plus noble que de la trahir. Nous devons faire preuve de patriotisme…

Assetou BADOH

badohassetou@yahoo.fr
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