La 2e promotion des apprenantes des centres d’éducation et de promotion sociales des forces de défense et de sécurité a effectué sa sortie officielle, ce samedi 9 septembre 2023 à Ouagadougou, en présence du ministre d’État en charge de la défense nationale et des anciens combattants, Kassoum Coulibaly et de celle en charge de la transition digitale, des postes et des communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane, ainsi que de la hiérarchie militaire. La cérémonie a été placée sous le patronage du président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Dr Ousmane Bougouma représenté par la Présidente de la commission genre, santé, action sociale et humanitaire, Marie Angèle Kalenzaga.
Elles sont au total 167 femmes à avoir effectué leur sortie ce samedi. Après 06 mois de formation dans les domaines de la saponification, coupe-couture, cuisine pâtisserie et coiffure-esthétique, ces veuves des forces de défense et de sécurité tombées ou blessées sur le champ de la lutte contre le terrorisme, ont reçu leur parchemin de fin de formation des mains des premières autorités du pays.
Selon le directeur de l’action sociale des armées, le Colonel-major Sié Remi Kambou, ces femmes ont bénéficié d’une formation pratique sur une durée de 06 mois avec des volumes horaires d’apprentissage allant de 480 à 600 heures. Ce sont donc des femmes pleinement outillées qui font leur entrée dans le monde de l’entrepreneuriat.
« La cuvée 2022 arrive en fin de formation sanctionnée par la remise de diplômes et de kits d’installation au cours de la présente cérémonie (..) C’est ainsi pour moi l’occasion de saluer la résilience de toutes les apprenantes qui malgré toutes les contraintes et les pesanteurs socioculturelles défavorables gardent la tête haute face à l’adversité. Je tiens à dire aux diplômées ici présentes et aux autres veuves et orphelins qui attendent d’être formées que la société burkinabè reste solidaire, les accompagne et les accompagnera toujours », a-t-il déclaré.
Il a aussi indiqué que la formation de ces femmes participe de la volonté du gouvernement burkinabè de contenir les conséquences sociales de la guerre sur les veuves des forces de défense et de sécurité blessées ou décédées au front. Ainsi, a-t-il affirmé, les autorités de la transition, en partenariat avec l’association « Go paga », ont procédé à la réactivation des centres d’éducation et de promotion sociale au sein des différentes structures des forces de défense et de sécurité.
« A ce jour, trois centres sont fonctionnels dont deux des forces armées nationales et un de la police nationale. D’autres centres attendent un début de construction comme celui de Fada et Ouahigouya et celui de Kaya qui n’attend que la cérémonie d’inauguration », a fait savoir M. Kambou. Le Directeur de l’action sociale des armées a saisi l’occasion de cette cérémonie pour faire un plaidoyer à l’endroit des premières autorités afin que soit réhabilité le village d’enfants de Ziniaré offert à l’armée par la fondation Souka.
Au cours de cette cérémonie, les femmes diplômées ont fait étalage du savoir-faire qu’elles ont acquis durant la formation. Elles ont aussi reçu des mains des premières autorités des kits pour leur installation. Par la voix de leur représentante, Fatoumata Sawadogo, ces veuves et femmes de soldats blessés ont traduit leur reconnaissance aux premières autorités pour cette formation qui leur permettra de s’autonomiser et se prendre en charge. « Cette formation que nous avons acquise représente bien plus que de simples compétences professionnelles. Elle symbolise la possibilité pour nous de retrouver notre indépendance financière, notre dignité mais aussi de contribuer activement au développement de notre chère patrie », a laissé entendre Mme Sawadogo.
Les femmes ont aussi saisi cette occasion pour faire des doléances aux premières autorités du pays en lien notamment avec leur insertion professionnelle.
Principale initiatrice de cette formation, l’association Go Paga s’est réjouie de cette sortie de promotion qui est le couronnement de plusieurs mois d’efforts. Des dires de sa promotrice, Fadima Kambou, cette initiative est la partition de son association et ses partenaires dans le cadre de l’effort de paix au Burkina Faso. Elle a, ce faisant, invité les autres acteurs à emboiter le pas dans le sens du renforcement de la résilience des femmes des soldats tombés ou blessés au front.
« Nous souhaitons apprendre à ces femmes à pêcher leurs poissons. Cela rehausse la résilience. Nous souhaitons leur apprendre comment cuisiner ce poisson pour leurs enfants, comment vendre et gérer le surplus sur le marché local voire régional et international. Nous souhaitons qu’elles apprennent à d’autres femmes, ces techniques de pêches, de ventes, de cuisine, de gestion financière et bien d’autres. Nous avons impulsé et nous invitons d’autres Burkinabè à emboîter le pas et comme l’a dit l’armée, elle aussi va jouer sa partition », s’est exprimé Fadima Kambou invitant les femmes à être à leur tour des ambassadrices du changement et de la résilience.
Elle a aussi annoncé l’inauguration prochaine de cinq autres centres d’éducation sociale au profit des FDS dans d’autres localités du pays.
Prenant la parole, la représentante du patron de cette activité, Marie-Angèle Kalenzaga, Présidente de la commission du genre, santé, action sociale et humanitaire, a salué cette initiative qui permet selon elle, aux femmes « de se réinventer et de pouvoir s’offrir un autre destin dans ce contexte difficile » qu’elles traversent.
Elle s’est en outre, engagée à porter le plaidoyer auprès des autorités de la transition afin que les efforts soient accentués dans le sens de l’accompagnement de ces femmes dans leur insertion professionnelle.