La vente des accessoires similaires aux effets militaires au Burkina se fait dans «l’anarchie totale». Un risque pour un pays qui traverse une crise sécuritaire sans précédent. A tous les coins de rue, à Ouagadougou, nous avons fait le constat.
En avril 2023, l’actuel ministre de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly était devant les membres de l’Assemblée législative de Transition (ALT) pour répondre à un certain nombre de questions. Deux députés voulaient savoir pourquoi l’on assiste à l’importation et la vente publique de matériels similaires aux effets militaires.
Le ministre de la Défense avait affirmé que « cette situation peut résulter d’un déficit de contrôle, en amont à l’entrée sur le territoire national ».
Selon le colonel-major Kassoum Coulibaly, la plupart des équipements militaires tels que les tenues, les chaussures retrouvés sur les étals et petites boutiques viennent sous le coup de matériels de seconde main ou par le canal de l’importation de la friperie.
Il a reconnu que la vente publique d’accessoires similaires aux effets militaires telle que constatée actuellement, s’effectue dans une totale anarchie. « Mais il faut reconnaître qu’il y a un vide juridique qui est exploité », a-t-il fait savoir.
Un vide juridique qui permet à des commerçants civils de vendre des équipements ressemblant à ceux des militaires sur la place publique sans être inquiétés. Cela, dans un pays durement éprouvé par le phénomène du terrorisme et à un moment où l’on confond parfois FDS et terroriste.
Cinq ans plus tôt, c’est-à-dire en avril 2018, dans un communiqué administratif, le ministre de la Sécurité d’alors Clément Sawadogo avait indiqué ceci : « la vente d’articles militaires à des personnes civiles est strictement interdite sur toute l’étendue du territoire national et leurs auteurs s’exposent à des sanctions conformément aux textes en vigueur».