La rentrée des classes est prévue pour le 1er octobre prochain. Le gouvernement burkinabè n’a pas fait dans la dentelle en matière de prise de mesures fortes en vue d’une année scolaire et académique réussie d’une part et d’une année scolaire et universitaire sereine, d’autre part. Entre prises de mesures et derniers réglages, les états-majors des ministères de l’Education nationale et d’Alphabétisation ainsi que des Enseignements secondaire et supérieur sont sur le qui-vive. Gros plan sur cette rentrée des écoles et universités du Burkina.
La réforme du système éducatif a entraîné la formulation du plan décennal du secteur de l’enseignement de base qui campe les objectifs, les moyens et les stratégies en ce qui concerne l’éducation nationale et l’enseignement de base. L’enseignement est obligatoire et gratuit pour tous les enfants de 6 à 16 ans.
Dans la logique de ce processus aura lieu le transfert de l’éducation préscolaire et de l’enseignement post-primaire (actuel premier cycle du secondaire) au MENA.
L’objet principal est d’assurer d’une part une meilleure transition du primaire vers le post-primaire tout en améliorant les indicateurs d’accès et de couverture des flux au niveau du post-primaire et d’autre part, de favoriser l’accès facile à tous les enfants au primaire. L’année scolaire 2013-2014 verra le transfert de 261 CEG de village au MENA et à terme tous les CEG des chefs-lieux de département seront érigés en lycées.
Et pour revenir au PDSEB, il intègre quatre programmes et le coût global est estimé à 3 737 milliards de FCFA pour la période 2012-2021. Après 10 ans de mise en œuvre du PDDEB, les résultats sont appréciables avec 92,8 % du taux brut d’admission, 81,3 % de taux brut de scolarisation, 45 % de taux d’achèvement, 65 % du taux de réussite au CEP et 91 % du taux de réussite en alphabétisation fonctionnelle.
L’effectif des scolarisés au Burkina en 2000-2001 qui était de 901 291 élèves est passé à 2 466 379 en 2012-2013. Le nombre d’enseignants en 2012-2013 est de 47 271 enseignants dont 29 099 hommes et 18 172 femmes tandis qu’on dénombre 12 394 écoles et 47 709 salles de classe. A nos jours, on compte 17 947 logements pour enseignants.
Gratuité des manuels scolaires, écoles paillotes, cantine scolaire, alphabétisation non formelle
Le succès du PDDEB est dû en partie aux politiques incitatives qui ont accompagné ce programme. On peut citer en exemple la gratuité des manuelles scolaires.
En 2010-2011, ce sont 3 017 096 manuels scolaires qui ont été sollicités et 2 684 931 manuels distribués soit un taux de réalisation de 88,99 %. Si d’immenses efforts sont faits pour l’accès de tous les enfants à l’éducation, le problème des écoles sous paillote est une réalité qui ne confère pas un minimum d’aisance et de sécurité aux enseignants et élèves.
Un plan d’un coût de 37 milliards de FCFA étalé sur 3 ans et financé en grande partie par l’Arabie Saoudite viendra résorber le problème des écoles sous paillote. Il est prévu dans ce cadre la construction de 1 307 écoles par an.
Pour ce qui est de la cantine scolaire, le gouvernement a débloqué pour cette année scolaire 2013-2014 le montant de 25 milliards pour l’acquisition d’environ 60 tonnes de vivres pour le fonctionnement des cantines pour une durée de 4 mois, en attendant d’autres acquisitions. En matière d’alphabétisation, l’objectif du programme national accélération de l’alphabétisation (PRONAA 2011-2015) est d’alphabétiser à l’horizon 2015, 60 % de la population.
Le taux de promotion pour l’alphabétisation initiale est passé de 52,6 % en 2000-2001 à 70,6 % en 2005-2006 et pour la formation complémentaire de base de 65 % à 76,2 % pour la même période.
En 2012, l’organisation d’une campagne spéciale d’alphabétisation a permis d’ouvrir au moins 5 000 centres d’alphabétisation et alphabétisé 100 000 nouveaux apprenants et apprenantes.
Les résultats de la mise en œuvre des programmes de l’éducation non formelle au titre des 5 dernières années (2008 à 2012) a enregistré (l’alpha) 937 202 nouveaux inscrits dont 609 147 femmes. Sans être exhaustif, on retiendra tout de même que beaucoup de femmes et de jeunes ont été alphabétisés dans le cadre des programmes exécutés sous la direction du MENA et de ses partenaires.
Les mesures prises au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur
En vue de résorber considérablement le déficit en personnel enseignant, d’administration et de gestion, le ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS) a procédé à plusieurs vagues de recrutements Ainsi on note le recrutement de 666 élèves professeurs de CEG certifiés (CAP, CEG et CAET) dont 341 à former à l’ENS-UK et 325 à l’IDS, 251 professeurs certifiés des lycées et collèges à former à l’ENS-UK seront recrutés et 250 professeurs des lycées et collèges à recruter sans mesures nouvelles.
Un recrutement exceptionnel de 1 704 enseignants au profit du post-primaire général du secondaire général et technique et du supérieur a été autorisé par le Conseil de ministres du 19 juin 2013. De même on note un recrutement de personnel d’encadrement de la scolaire.
Au niveau du supérieur, après le recrutement de 85 assistants en 2012 pour les centres universitaires de Fada N’Gourma, Dédougou et Ouahigouya, le ministère a obtenu le recrutement de 100 autres assistants au titre du budget 2013.
Des infrastructures
36 nouveaux CEG ouvriront leurs portes cette rentrée, 232 CEG seront érigé en lycées et 95 nouveaux établissements privés ouvriront leurs portes pour ce qui est de l’enseignement général.
Dans le domaine de l’enseignement technique et professionnel, il est prévu pour cette rentrée scolaire, l’ouverture effective de 3 établissements d’enseignement secondaire technique et professionnel à Tenkodogo, le collège d’enseignement technique agricole de Yako et le lycée professionnel régional Nazi Boni à Dédougou.
2013-2014 verra la construction du lycée professionnel régional « Dr Idrissa Yaya » à Dori dans le cadre de l’exécution du programme de renforcement de la formation professionnelle (PRFP). Il est attendu, en outre, l’achèvement des travaux de construction des collèges d’enseignement technique de Boussé, de Kaya et de Koupéla.
Au niveau du supérieur, au cours de l’année 2013, le ministère a poursuivi la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement en vue de mettre un terme aux chevauchements des années académiques (blanchissement technique), le décongestionnement des universités à travers l’augmentation des capacités d’accueil dans les universités publiques.
On a ainsi la réalisation de pavillons de 2 500 places chacun à l’université de Koudougou, deux à l’université Ouaga II et deux à l’université polytechnique de Bobo-Dioulasso ; la construction d’amphithéâtres en phase d’achèvement et d’équipement à l’UO2 et à Koudoudou ; la réalisation de bâtiments pédagogiques de R + 2 à l’université Ouaga II et à Koudougou ; la réalisation d’un laboratoire de travaux pratiques de physique chimie au bénéfice de l’unversité de Koudougou.
En rappel, en 2012, on dénombrait 1 572 établissements secondaires officiellement reconnus dont 1 015 établissement privés et 563 du public. Pour le supérieur, on totalisait 66 instituts, d’universités et de grandes écoles privées contre une dizaine du public.
Les mesures sociales
Cette année scolaire qui débutera a vu le ministère prévoir une enveloppe de 1 600 000 000 de FCFA pour le fonctionnement des cantines scolaires.
De même le gouvernement a pris des mesures lors du Conseil des ministres du 11 septembre dernier pour le relèvement des aides et prêts FONER qui passent respectivement de 150 000 à 175 000 FCFA et de 200 000 à 250 000 FCFA par bénéficiaire. Une enveloppe de 500 000 millions de FCFA a été consentie pour la réfection de toutes les cités universitaires des universités publiques.
Elles présentent un visage flambant neuf en attente des locataires. On note aussi la construction de nouvelles cités pour les étudiants d’une capacité de 1 008 lits à Bobo-Dioulasso dotée d’un restaurant de 400 places, d’une infirmerie, d’un centre multi-média, d’un foyer et d’installations sportive et celle de 408 lits avec un restaurant et un dispensaire en construction à Ouaga II.
135 bus seront acquis pour les universités de Ouaga, Bobo et Koudougou pour le transport des étudiants.
Les problèmes de connexions à Internet dans les universités et cités seront résolus avec l’économie numérique. A l’Université de Ouagadougou, les enseignants verront leurs conditions de travail améliorées dès cette rentrée avec la fin des travaux de réaménagement et d’équipement de la cité Zogona en bureaux pour enseignants.
Avec la prise de cette batterie de mesures fortes par le gouvernement, on espère que cette rentrée scolaire et académique 2013-2014 se passera dans la sérénité.
La balle est désormais dans le camp des élèves et étudiants qui doivent apprécier à leur juste valeur, les efforts consentis par l’Etat burkinabè dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, de leur condition de vie et d’études.