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Burkina : le taux de pauvreté est de 36,2% , selon l’INSD

Publié le mardi 29 aout 2023  |  libre info
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La pauvreté est une situation difficile que vivent beaucoup de ménages au Burkina Faso. En 2018, toute personne dont les dépenses en consommation annuelle n’atteignent pas 194 629 FCFA est considérée comme pauvre, selon une enquête réalisée en 2018 par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) avec l’appui de l’UEMOA et de la Banque mondiale.

Le 5e recensement général de la population et de l’habitat en 2019 fait ressortir un taux de pauvreté de 36, 2% de la population totale du Burkina Faso.

Ainsi, plus de 7 millions de personnes vivent sous le seuil de la pauvreté. Ces dernières n’arrivent pas à réunir chacune la somme annuelle de 194 629 FCFA pour leurs dépenses de consommation alimentaire et non alimentaire.

Ces personnes sont considérées comme pauvres selon une enquête réalisée en 2018 par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) avec l’appui de l’UEMOA et de la Banque mondiale. Cette manière de calculer le seuil de pauvreté repose sur le principe de « la pauvreté monétaire».

Cela veut dire que la pauvreté peut être vue sous plusieurs dimensions, notamment, au niveau de l’accès au logement, à la scolarisation, à l’accès à l’eau potable, explique Zakaria Koncobo, chef de service du suivi des conditions de vie des ménages à l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD). Zakaria Koncobo s’exprimait dans un entretien accordé à Libreinfo.net le 23 août 2023 à Koudougou.

« Certains chercheurs recommandent, lorsqu’on parle de pauvreté, qu’on essaie d’appréhender l’ensemble de ces dimensions. Cela fait que de nos jours, on est en train d’aller vers l’indicateur de pauvreté multidimensionnelle qui couvre les conditions de logement, l’éducation, la santé et parfois l’emploi » indique-t-il.

Processus de définition du seuil de pauvreté
Selon Zakaria Koncobo, le seuil de pauvreté se calcule avec l’indicateur du bien-être à travers, notamment, le revenu ou la consommation.

Dans les pays en développement comme le Burkina Faso, c’est la consommation qui est utilisée comme instrument de mesure.

Il explique qu’un questionnaire est conçu pour collecter les informations auprès des populations sur leur consommation alimentaire et non alimentaire comme l’habillement, la scolarisation, la santé, le logement et les biens durables.

Après la collecte de ces données, deux étapes suivent. Il y a d’abord le seuil alimentaire qui est déterminé avec la consommation alimentaire, en utilisant le nombre de calories nécessaires pour l’organisme « qui est de 2 200 kilocalories par personne et par jour dans l’espace UEMOA ».

Ces 2 200 kilocalories sont convertis en unité monétaire pour déterminer la consommation alimentaire moyenne de l’individu par jour. « Lorsque ce niveau n’est pas atteint, l’individu est considéré comme pauvre sur le plan alimentaire ».

À cette composante alimentaire du seuil de pauvreté, il faut ajouter celle non alimentaire, parce que les besoins ne sont qu’alimentaires. Ce sont ces deux composantes qui permettent de déterminer le seuil de pauvreté. « En 2018, on était à 194 629 FCFA par personne et par an » rappelle M. Koncobo.

Cependant, une étude est en cours pour déterminer le nouveau seuil de pauvreté après celui de 2018. La tendance de cette étude augure une hausse du seuil, selon Zakaria Koncobo.

L’inflation, un facteur explicatif de la hausse du seuil de pauvreté
Plusieurs facteurs influent sur le seuil de pauvreté notamment l’inflation. En effet, la flambée des prix des produits de première nécessité rend les conditions de vie des ménages plus difficiles.

À titre d’exemple, un kilogramme de riz qu’on acquiert d’habitude à 300 FCFA, lorsqu’il y a hausse du prix de Kg, la quantité du riz diminue lorsque la personne n’arrive pas à débourser plus de 300 FCFA.

En outre, des situations conjoncturelles comme les catastrophes naturelles peuvent également conduire des ménages dans une situation de pauvreté.

Des recommandations pour réduire le taux pauvreté
9 pauvres sur 10 sont issues du monde rural selon l’enquête de 2018. « La pauvreté a un visage rural. On sait également que l’activité principale en milieu rural, c’est l’agriculture. Donc l’une des solutions est d’améliorer la productivité agricole en milieu rural » propose Zakaria Koncobo.

En plus de cela, il recommande d’investir dans le capital humain pour permettre aux jeunes du milieu rural d’avoir un niveau de formation élevé et de pouvoir être des salariés.

Il y a également l’assistance des personnes pauvres à travers les transferts directs d’argent en fonction du niveau de pauvreté de l’individu. « Des programmes existent à ce niveau et il faut travailler à les étendre ».

Dans le même sens, on peut faire sortir les personnes pauvres de leur situation, en subventionnant les produits de première nécessité qu’elles consomment, poursuit M. Koncobo.

Enfin, l’autre solution pour se soustraire de la pauvreté est de prendre conscience de sa situation et développer des voies et moyens pour s’en sortir. « C’est vrai que les gouvernants doivent faire beaucoup d’efforts, mais le travail doit venir aussi des personnes concernées ».
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