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Sidwaya N° 7510 du 27/9/2013

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Tenkodogo : Une intronisation vire à l’affrontement
Publié le lundi 30 septembre 2013   |  Sidwaya


Chefs
© Sidwaya par DR
Chefs coutumiers du secteur n°3 de Tenkodogo


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La population de Tenkodogo a vécu une journée chaude, le samedi 28 septembre 2013, suite à des échauffourées qui ont provoqué trois blessés légers et des interpellations. La tension est partie d’une cérémonie d’intrônisation de chefs coutumiers, organisée par le Samandin Naba, au secteur n°3 de Tenkodogo, chose qui l’a opposé à sa Majesté, Naba Saga. Le gouverneur de la région du Centre-Est, Allahidi Diallo a appelé les uns et les autres à la retenue, le dimanche 29 septembre 2013 et procédé à la levée du couvre-feu qui a été instauré, le samedi, de 19h à 5h du matin.

Le marché central de Tenkodogo fermé. Des boutiques et autres lieux de commerce aux abords de la route nationale n° 16 (RN 16) et la route qui mène vers Garango ont également été fermés. Du côté du secteur n°3 de Tenkodogo, sur la route de Ouargaye, des jeunes, armés de machettes, de bâtons et autres moyens de défense. Les véhicules en destination ou en provenance de Ouargaye sont arrêtés et fouillés. C’est le constat que nous avons pu faire à Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-Est, le samedi 28 septembre 2013.
Il était environ 8 heures , cette matinée du samedi 28 septembre 2013, quand nous arrivions sur le lieu. « Où vous partez, retournez, il n’y a pas de passage ici », ont lancé les jeunes, maîtres des lieux. Des gens qui veulent savoir ce que s’y passe, se regroupent, par petits groupes, tout le long des voies. Du côté du monument du 2-Octobre, situé au secteur n°3, quartier Samandin, c’est le même scénario.
Il est 14 heures. Nous nous retrouvons au secteur n°3, au quartier Samandin, dans l’objectif de comprendre les raisons de la tension qui règne dans la ville. « Il s’agit d’une cérémonie d’intrônisation de nouveaux chefs coutumiers, organisée par le Samandin Naba, le chef coutumier de Samandin. Je peux vous conduire chez le chef, si vous voulez mieux comprendre », a laissé entendre un jeune, visiblement prêt à l’action. L’information principale qui a été livrée à la presse du côté de la cour du chef de Samandin, c’est qu’il s’agit d’une intronisation de nouveaux chefs coutumiers de six villages que sont : Zabo, Boura, Silmiougou, Koama, Wanangou et Lokma, par le Samandin Naba. Et c’est cette intrônisation qui l’oppose à la cour royale de Tenkodogo.

Une affaire de chefferie coutumière

Ainsi, la crise qu’a connue la ville de Tenkodogo, le samedi 21 septembre, est un problème qui tire ses racines de la chefferie coutumière. Toute chose qui a failli mettre aux prises deux camps. « Il y a eu des contradictions liées à un problème coutumier. Voilà comment nous pouvons schématiser le problème, qui a donné lieu à des échauffourées dans la ville, notamment au secteur n°3 de Tenkodogo », a déclaré à la presse, le gouverneur de la région du Centre-Est, Allahidi Diallo, le dimanche 29 septembre 2013.
Et le gouverneur Allahidi Diallo d’expliquer les raisons de l’instauration du couvre-feu : « Cela s’est imposé, parce qu’il fallait éviter, à tout prix, qu’il y ait des affrontements. Et comme la meilleure manière était de faire en sorte que les forces de sécurité puissent avoir une emprise réelle sur toute la ville, il nous a paru nécessaire d’instaurer un couvre-feu de 19 heures à 5 heures du matin ». Allahidi Diallo a soutenu qu’en pareille circonstance, très facilement, la situation devient un terrain propice à la spéculations de toutes natures.
En termes de blessés, le gouverneur a précisé avoir enregistré, sur la foi des spécialistes de la santé, trois blessés légers (des adultes hommes), tous de Tenkodogo, suite aux bousculades. Ces blessés ont été reçus dans des formations sanitaires. Ils ont été soignés et immédiatement libérés.
Pendant le couvre-feu, il y a eu 17 interpellations. M. Diallo a laissé entendre que les 17 personnes ont également été libérées. Dans la journée du samedi, les forces de l’ordre et de sécurité ont procédé à deux interpellations. La première a concerné une personne qui s’est infiltrée dans le camp adverse, qui a été prise à parti et qui a failli être lynché. Une personne munie d’arme blanche qui, non seulement a refusé d’obtempérer à l’ordre de la sécurité de ne pas avancer, mais pire, qui a forcé le dispositif sécuritaire, a aussi été interpellée. Cette personne a aussi été relâchée dans la matinée du dimanche 29 septembre 2013.
« Nous avons noté avec beaucoup de satisfaction une baisse très significative de la tension. Toute chose qui nous permet d’envisager la levée du couvre-feu pour compter de ce jour 29 septembre 2013. Toutefois, nous tenons à préciser que les forces de défense et de sécurité maintiendront le dispositif sécuritaire nécessaire à assurer la sécurité des personnes et des biens », a indiqué le gouverneur de la région du Centre-Est, tout en appelant les uns et les autres à la retenue.

Bougnan NAON

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