Le comité national de suivi du pèlerinage à La Mecque a organisé un point de presse ce vendredi 11 août 2023 à Ouagadougou. Face à la presse, les membres du comité ont fait le bilan de l’organisation du Hadj de cette année.
Cette année, 7 297 pèlerins ont été convoyés via 17 vols en Arabie Saoudite pour accomplir le Hadj. Malheureusement, le pays a déploré 12 décès dont 4 femmes parmi ses candidats au Hadj.
Deux ressortissants du Pays des Hommes intègres ont aussi été refoulés, dont un homme en situation irrégulière et une femme pour « rentrer sans visa » en territoire saoudien.
Aussi, 2 275 pèlerins clandestins ont été dénombrés au « sein » du contingent burkinabè. A cela s’ajoute 331 colis (bagages) qui ont été égarés avant d’être retrouvés et restitués aux propriétaires…
Globalement, selon, le comité national de suivi du pèlerinage à La Mecque, le Hadj s’est bien déroulé. Lors du point de presse bilan, ce 11 août à Ouagadougou, le président dudit comité, Boubacar Kouanda a rappelé que le Hadj 2023 qui est sa deuxième édition après les deux ans de suspension à cause de la covid-19, a connu un engouement particulier, compte tenue de la levée du verrou de l’âge et de l’augmentation du quota du Burkina à 8143. Officiellement, le Burkina a reçu 8143 visas et 160 stickers pour les organisateurs.
Qui sont exactement les clandestins et quelles conséquences leur présence a eu sur l’organisation ?
Le président Kouanda a expliqué que les clandestins sont des personnes, notamment des Burkinabè, qui sont venus avec le visa « tourisme ou transit ».
« Certains ont eu des visas de 4 jours pour au finish faire 4 mois en Arabie Saoudite. Or, le quota officiel du Burkina, c’est 8143 pèlerins. Le surplus, l’Etat saoudien ne les reconnait pas. C’est pourquoi, on les appelle des clandestins ? Comme nous sommes des Burkinabè, nous ne pouvions pas les chasser. Ils ont devancé les pèlerins officiels sur les sites à leur réservés… Nous étions obligés de faire avec eux… », s’est-il justifié.
Quelles ont été les conséquences alors ?
Cette situation a engendré des problèmes de restauration, d’hébergement à Mina parce qu’il y avait un surnombre de pèlerin, a précisé Boukary Traoré, membre du comité.
« L’Etat saoudien n’est pas au courant de ce quota de 2 275 personnes dénombrées et ce chiffre, nous a été communiqué par la police des frontières…», a insisté M. Kouanda.
A qui la faute ? Pour le comité, cette situation est imputable aux agences de voyage. Sans passé par le dos de la cuillère, le président Kouanda a affirmé : « Ils sont 121 agences, certaines sont sérieuses et d’autres non ».
Un rapport attendu
Lors de leur point de presse, les agences de voyage ont dit que le comité est responsable de ce « désordre ». Que répondez-vous ?
« Ces clandestins sont des personnes qui ne sont pas dans le quota officiel et ne disposant pas de visa Hadj. Le comité n’inscrit pas les pèlerins ni ne les recrutent. Nous ne sommes que les yeux et les oreilles de l’Etat. Nous suivons et faisons des rapports à l’Etat », a indiqué le Secrétaire permanent chargé du suivi des pèlerinages religieux (SP/SPR), Mamadou Sawadogo.
Qu’en est-il exactement pour les personnes refoulées et à qui la faute ?
« Lorsqu’une personne commet une infraction, on la refoule pour un certain nombre d’années. Il y a des gens qui pensent qu’ils peuvent passer entre les mailles du filet et reviennent. Généralement, c’est dès l’aéroport, qu’ils sont refoulés et c’est après que nous sommes informés », a confié Boubacar Kouanda.
Il a ajouté : « pour la dame sans visa, nous n’avons pas trop d’explications. Nous essayons de comprendre comment quelqu’un peut quitter le Burkina sans visa jusqu’en Arabie Saoudite… ».
Selon le comité, ce sont des dossiers en instance en attendant un rapport détaillé pour un éclaircissement. Répondant à une question sur la multiplication des incidents au fil des années qui entache la crédibilité de l’organisation, les membres du comité ont soutenu que les Hadj ont des difficultés organisationnelles, des spécificités chaque année, mais l’organisation ne régresse pas.