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Calvaire des migrants noirs en Tunisie : c’est du « racisme » selon le diplomate Ismaël A. Diallo

Publié le vendredi 11 aout 2023  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Calvaire des migrants noirs en Tunisie : c’est du « racisme » selon le diplomate Ismaël A. Diallo
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Dans une interview qu’il a accordée à Libreinfo.net, le diplomate Ismaël A Diallo n’a pas mâché ses mots lorsqu’il s’est agi de parler du calvaire que vivent les migrants noirs en Tunisie.

Par Nicolas Bazié

«L’inhumanité, la haine du noir». Voilà ce que reproche l’ancien ambassadeur Ismaël Diallo à la Tunisie, quant à la situation des migrants noirs.

« Il est malheureux, honteux, déplorable et lâche de la part des Africains noirs d’accepter cet état de fait sans rien dire», a indiqué le diplomate Ismaël Diallo.

Le fait que chacun est resté jusque-là silencieux sur cette question n’est pas du goût de l’ancien ambassadeur Diallo.

Selon lui, « chaque fois qu’un pays arabe sur le continent africain maltraite, brutalise et tue directement ou indirectement des migrants noirs, la question n’est jamais évoquée dans le milieu officiel. Ni à la CEDEAO, ni à la l’UA.»

« Pourquoi cette complaisance ? Pourquoi cette complicité malsaine ? Pourquoi ce manque d’estime de soi qui va jusqu’à se haïr soi-même ? De donner raison à l’autre de nous traiter comme des esclaves», s’interroge Ismaël Diallo.

De son avis, le président tunisien avait eu des propos insultants sur les noirs africains. « Il y a eu quelques protestations et le chef de l’État avait déclaré que ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire, qu’il a été mal compris et voilà qu’il fait pire maintenant», poursuit le diplomate.

Cela a encouragé « beaucoup de Tunisiens, voir la majorité des Tunisiens aujourd’hui» a exprimé « librement leur racisme vis-à-vis des noirs.»

Ismaël Diallo estime que c’est aux africains noirs seuls de régler ce problème, en commençant par rendre coup pour coup. « C’est à nous de mettre fin à cela, en nous comportant avec dignité, en ne nous laissant pas faire. C’est à nous de rendre coup pour coup. Gentillesse pour gentillesse, maltraitance pour maltraitance.»


Et, conclut-il, « tant que nous trouverons des prétextes pour camoufler notre lâcheté, notre inconscience, notre défaut d’émancipation, ce traitement continuera.»
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