Le mauvais sort s’acharne-t-il sur le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain) ? Après le décès de son premier responsable, Henri Konan Bédié, il y a à peine une semaine, le parti vient d’enregistrer la perte de son premier vice-président, le général Gaston Ouassénan Koné. Décédé le 8 août 2023, à Abidjan, à l’âge de 84 ans, cet ancien officier supérieur de l’armée ivoirienne va rejoindre dans l’au-delà, son compagnon de longue date avec qui il a connu des vertes et des pas mûres suite à leur perte du pouvoir à la suite d’un coup d’Etat en 1999. Fidèle parmi les fidèles de Henri Konan Bédié, le général Koné incarnait la rigueur certes, mais il savait aussi se poser en rassembleur. C’est donc un coup dur pour les militants de ce parti septuagénaire qui, en ce moment, s’activent à préparer les obsèques du Sphinx de Daoukro. Autant dire que c’est un sale temps pour ce parti créé en 1946 et qui, malgré les soubresauts qu’il a connus, demeure parmi les partis les plus représentatifs de Côte d’Ivoire. Le général Koné qui a tant fait parler de lui sous le régime de Félix Houphouët Boigny dans les années 1970, était réputé pour être un homme de poigne voire de fer, connu pour ses méthodes rustres. C’est aussi, hélas, cette image sombre qu’on gardera de lui. Avec sa disparition, le plus dur à faire pour son parti, reste sans conteste le défi de la cohésion et de la préparation des élections locales prévues pour se tenir le 2 septembre prochain.
Le parti doit enfin songer à franchir résolument le pas du renouvellement générationnel
Si la date de ces élections est maintenue, il est fort probable que la disparition brusque de ces deux illustres personnalités du parti de l’Eléphant, pèsera sur les résultats du PDCI-RDA. Car, il faut le dire, le fils de Katiola laissera sans aucun doute un grand vide au sein de sa famille politique, mais aussi dans sa région au Nord de la Côte d’Ivoire. Comment combler ce vide afin d’éviter au parti, un basculement de nombre de ses cadres dans le giron du RHDP ? Le défi s’annonce énorme pour ce parti tout de même crédité d’une bonne image dans le V Baoulé et disposant de ressources nécessaires à même de le faire rebondir. En attendant, se remobiliser et avoir le cœur à l’ouvrage pour engranger des résultats probants, sera sans aucun doute, le plus bel hommage que les militants puissent rendre à Henri Konan Bédié et au général Koné. En tout état de cause, c’est une page de l’histoire qui se tourne, et le parti devrait savoir tirer profit de ces deux malheurs successifs pour réaliser qu’il doit enfin songer à franchir résolument le pas du renouvellement générationnel qui se présente de plus en plus comme une nécessité, face aux lois implacables de Dame nature. Une nouvelle génération saura apporter du sang neuf au parti afin de procéder à un passage en douceur du flambeau. C’est tout le mal que l’on puisse, en tout cas, souhaiter au PDCI-RDA.