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Au-delà des préjugés : ensemble contre la stigmatisation des communautés et notamment de la communauté Peulh au Burkina Faso !

Publié le mardi 1 aout 2023  |  Libre Info
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Jazz à Ouaga 2017 : le comité d`organisation fait le point des préparatifs
Mercredi 19 avril 2017. Ouagadougou. Le comité d`organisation de l`édition 2017 du Festival international de musique Jazz à Ouaga a animé une conférence de presse pour faire le point des préparatifs de cet événement annuel, prévu du 28 avril au 6 mai prochain, et qui commémore ses 25 ans cette année. Photo : Abdoulaye Diallo, président de Jazz à Ouaga
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Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est le théâtre d’une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Le terrorisme s’est insidieusement infiltré dans les régions rurales, semant la terreur et la destruction sur son passage.

Face à cette tragédie, plusieurs communautés dont celle peule est doublement touchée. Victime de l’amalgame et de la stigmatisation, les membres de cette communauté font face à une réalité implacable qui ne pourrait être justifiée par la menace terroriste.

Au Burkina Faso, les Peulhs ont soutenu et continuent de soutenir la richesse culturelle et historique du pays depuis des siècles. Pourtant, aujourd’hui, par le biais d’une généralisation abusive et d’analyse très simpliste, ils sont injustement pointés du doigt et accusés à tort d’être complices des groupes terroristes opérant dans la région.

Les terroristes ne représentent qu’une infime minorité, qui ne peuvent en aucun cas être assimilés à toute une communauté. Or, c’est sous ce prétexte des choses terribles, innommables sont commises dans nos campagnes.

De nombreuses informations font état des massacres planifiés et organisés de Peulhs dans presque toutes les régions du Burkina Faso. Il ne se passe pas un jour sans que ce genre d’informations ne remontent.


Il est temps de se lever ensemble contre cette dérive. Les membres et les leaders de la communauté peule ont beaucoup interpellé les pouvoirs publics ! Mais ils ne semblent pas avoir été entendus.

Maintenant, il faut que cela soit un élan solidaire de tous les hommes et femmes soucieux du vivre ensemble et de l’avenir de ce pays. La voix de la vérité et de la raison doit surpasser celle de l’intolérance et de la haine.

’attends beaucoup parler de bonne intention de ceux qui se battent contre le terrorisme, que ce sont « des dégâts collatéraux ! » j’entends aussi dire « on ne peut faire faire des omelettes sans casser les œufs ».

J’ai le grave défaut de croire que la bonne intention n’est jamais suffisante pour obtenir de bons résultats. Si nous pouvons accorder le bénéfice du doute sur la bonne foi, la bonne intention de ceux qui luttent aujourd’hui en tête contre notre terrorisme, je ne leur donne pas carte blanche de faire tout ce qu’ils veulent. Non ! Je ne leur donne pas carte blanche de casser autant d’œufs qu’ils veulent, pourvu qu’on ait des omelettes après. Non !

Aujourd’hui, l’inacceptable, l’inadmissible, l’indécent, l’innommable sont tous acceptés au nom de la lutte antiterroriste. Comme si le monde s’arrête à ça. Même si le terrorisme s’arrêtait demain, ce pays que nous laisserons sera extrêmement fracturé, complétement en lambeaux et plus polarisé que jamais.

C’est le pire héritage que des dignes héritiers de Sankara, que des gens attachés à nos cultures ancestrales puissent laisser aux futures générations.

Dans cette période sombre, n’oublions jamais que notre force réside dans notre unité. Le Burkina Faso peut triompher des épreuves qui se dressent sur son chemin, mais uniquement en restant fidèle à ses valeurs d’inclusion, de respect et d’amour pour tous ses citoyens, sans distinction d’ethnie ni de croyance.

Ensemble, nous devons condamner toute forme de discrimination et de stigmatisation.

Aujourd’hui, nous lançons un appel à l’empathie, à la compréhension et à la solidarité envers la communauté peule afin que l’histoire se souvienne de nous comme ceux qui ont résisté à la haine pour façonner un avenir d’espoir pour notre patrie, le Burkina Faso. Ne laissons pas le terrorisme diviser notre nation, car ensemble, nous sommes plus forts !
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