La première séance plénière de la deuxième session ordinaire de l’année 2013 dite session budgétaire a été consacrée à une question d’actualité du député Jean Bassono, adressée au chef du gouvernement, Beyon Luc Adolphe Tiao. Cette question est relative aux récentes mesures prises le 11 septembre 2013 par l’exécutif pour améliorer le quotidien des populations.
Dans cet exercice, prévu par l’article 111, alinéa 2 de la Constitution et par l’article 141 du règlement de l’Assemblée nationale, c’est le Premier ministre lui-même qui s’est présenté à la barre alors que des dispositions lui permettent de déléguer un membre du gouvernement compétent pour répondre à la question. Ainsi, le chef du gouvernement devait répondre à la question du député dont les préoccupations l’invitaient à répondre si oui ou non ces mesures avaient-elles un lien avec la mise en place du Sénat et si elles faisaient partie des doléances soumises au gouvernement dans le cadre des négociations acteurs sociaux et gouvernement.
Luc Adolphe Tiao, avant de parler des différentes mesures, a tenu situer le contexte économique international difficile ayant engendré une crise depuis 2008. Laquelle crise frappe tous les pays du monde. Et pour le Premier ministre, le Burkina, dans cette situation économique internationale difficile, a fait des efforts pour la juguler. Mais en dépit de ces efforts et malgré les taux de croissance significatifs enregistrés par le Burkina, les revenus des travailleurs restent encore faibles. Les préoccupations du gouvernement sont l’emploi des jeunes. A ce niveau, les réponses apportées ne sont pas suffisantes. Aussi, les mesures du 11 septembre 2013 s’inscrivent dans cette logique de trouver des solutions devant améliorer les conditions de vie des populations.
Le Premier ministre a indiqué que les mesures concernaient six axes principaux. Le premier a trait à la revalorisation des salaires des travailleurs en rehaussant, par exemple, les indemnités de logement, de sujétion et la réduction de l’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS). Le deuxième porte sur les filets sociaux avec un appui alimentaire à 500 000 personnes vulnérables. Le troisième axe est relatif à la création des emplois au profit de 83 000 jeunes. Le quatrième vise à renforcer les capacités d’intervention des différends fonds. Cela permettra de financer des activités rémunératrices au profit des jeunes. Le cinquième axe porte sur les produits de grandes consommations tels le riz et le maïs qui seront subventionnés. Ainsi les prix connaîtront une baisse. Pour permettre aux populations d’avoir accès à ces produits, le gouvernement compte rouvrir les 140 boutiques témoins disséminées sur tout le territoire. Le dernier axe porte sur les universités. Le gouvernement prévoit à ce niveau 14 milliards de francs CFA pour résoudre un certain nombre de problèmes dont la construction d’infrastructures, l’augmentation des différentes aides apportées aux étudiants. « La mise en œuvre de ces mesures sera suivi rigoureusement», a fait savoir le chef de gouvernement.
Pour ce qui est des liens supposés de ces mesures avec la mise en place du Sénat, Luc Adolphe Tiao est catégorique. « Le gouvernement burkinabè est un gouvernement qui se respecte. Nous n’avons pas pris ces mesures dans le but de convaincre les populations à adhérer à la mise en place du Sénat… », a-t-il martelé. De même, celui-ci a indiqué que ces mesures ne concernaient pas les revendications soumises par les syndicats dans le cadre des négociations. « Nous poursuivons d’ailleurs les négociations avec les représentants des travailleurs… », a-t-il souligné.