Burkina : les 13 cailloux « mystiques » du chef de Canton de Gaoua pour « en finir avec le terrorisme »

Publié le lundi 24 juillet 2023 | minute.bf

© Autre presse par DR
Le chef de canton de Gaoua, Binkouété Albert Ousssé dit Bifaté II

Le chef de canton de Gaoua, Binkouété Albert Ousssé dit Bifaté II, a remis 13 cailloux « mystiques » au ministre d’État, ministre de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, pour dit-il, « en finir avec le terrorisme». C’était lors de la cérémonie d’ouverture de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier, le 21 juillet 2023, à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest.

Par Nicolas Bazié, de retour de Gaoua

« Il faut qu’on en finisse avec cette histoire de terrorisme. J’ai cru que le chef de l’État allait venir, j’aurai voulu lui remettre les cailloux. Mais, monsieur le ministre, comme vous êtes là, vous allez les récupérer. Déposez un cailloux dans chaque région du pays » a dit le chef de canton de Gaoua en s’adressant au représentant du Chef de l’État, le ministre de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly à la cérémonie d’ouverture de la Journée de l’artisan minier.

Au micro de Libreinfo.net, le chef de canton de Gaoua, n’a pas voulu donner plus d’explication. Il s’est contenté de nous dire : « Je ne vais pas entrer dans les détails », car selon lui, les détails sont gardés secrets ; mais il nous a exhortés à la patience en affirmant : « soyez sûrs d’une chose, le ministre de la Défense est parti à Ouagadougou avec 12 cailloux (…) vous allez voir les résultats que cela va donner » nous a-t-il dit.

Les 13 cailloux représentant les 13 régions du Burkina, le chef de canton de Gaoua dit avoir gardé un sur lui-même . « J’ai le cailloux de la région du Sud-ouest sur moi».

Est-ce à dire que nos valeurs endogènes sont en train d’être mises à contribution dans la lutte contre le terrorisme ? En tout cas, en mai 2023, en effet, une délégation gouvernementale avait rencontré les leaders coutumiers et religieux en vue de leur faire le point sur la situation sécuritaire du pays.

Au cours de cette rencontre, le ministre d’État Bassolma Bazié avait dit ceci : « Si vous voyez des gens aller au front, ceux qui ont des pouvoirs ou la possibilité de les accompagner, il faut le faire. Avant, l’Afrique n’avait pas de fusils mais avait des pouvoirs. »

Il a ajouté : « Votre apport dans la lutte contre le terrorisme, c’est de dire, après cette rencontre, Bassolma, viens, j’ai un canari, prends le contenu et continue au front. C’est ce qu’on veut. Ou alors, arrivez si ça chauffe, si tu estimes que ton fusil est calé, récite ça et disparaît. C’est cela qu’on veut. Nous avons confiance en vos forces».

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