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Dialogue avec les groupes armés terroristes au Mali et au Burkina Faso : Le jeu de dupes entre un mentor et son élève ( Opinion )

Publié le vendredi 21 juillet 2023  |  Netafrique.net
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© Autre presse par DR
Dialogue avec les groupes armés terroristes au Mali et au Burkina Faso : Le jeu de dupes entre un mentor et son élève ( Opinion )
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Ainsi donc le parrain malien négocie en clando avec les terroristes et en libère même de redoutables chefs ! Pendant ce temps l’élève, le Burkina Faso de IB, prétend s’arc-bouter sur leur propagande officielle commune : pas de négociation avec les terroristes avec pour slogan fétiche : » tu déposes les armes ou tu meurs » !

Ou nos amis Maliens sont d’une perfidie et d’un cynisme sans borne ou alors nos autorités sont d’une naïveté qui confine à une irresponsabilité coupable. A regarder de près il y’a de tout cela pour le plus grand malheur du Burkina Faso et des Burkinabè qui meurent par dizaines tous les jours.

Selon des sources crédibles généralement bien informées, le Mali du colonel Assimi Goïta a, dans le cadre de négociations secrètes avec des groupes armées terroristes, libéré il y a quelques semaines, une dizaine de terroristes dont de très hauts chefs. L’information ajoute que ces chefs terroristes avaient été capturés en 2021 et 2022 par les Français et remis aux Maliens. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe tant elle est totalement contraire aux déclarations et positions officielles du pouvoir malien et de leurs récriminations contre la France.

On le sait, les colonels au pouvoir au Mali ont fait l’option du tout militaire et déclarent refuser toute espèce de négociation avec l’ennemi. Les capitaines au pouvoir à Ouagadougou, qui sont dans leurs sillons et se sont alignés sur la même option du tout militaire doivent certainement se poser des questions avec cette annonce. Des questions que se pose aussi l’opinion publique, car, paradoxe des paradoxes, se sont les autorités maliennes qui libèrent des terroristes faits prisonniers par la France alors qu’elles accusent la même France d’être complice des mêmes terroristes ! C’est à ne rien comprendre.

A longueur de journées les activistes du pouvoir malien claironnent à tout va des victoires militaires d’ampleur avec des bases terroristes détruites, des hécatombes dans leurs rangs, des prisonniers et redditions par dizaines ou alors c’est l’armement du pays qui est mis en exergue avec de nouvelles acquisitions de matériels de haute performance : chars, avions de combat, hélicoptères, drones et autres armes lourdes ou équipements sophistiqués ; ou alors ce sont des renforts en hommes ou experts venus d’ailleurs. On annonce avec grands renforts de clichés et de détails souvent farfelus des gros porteurs russes bourrés d’armes qui atterrissent à Bamako, si ce ne sont des gros cargos remplis de chars et de centenaires au port de Conakry, etc.

Les visites de hauts gradés des Famas (Forces armées maliennes) en Russie, Biélorussie et autres pour signer des contrats et ramener des armes de dernière génération, précédent des reportages de livraisons d’équipements divers sensés assurer la suprématie totale de l’armée sur l’ennemi terroriste dans une guerre qu’on affirme curieusement avoir déjà gagnée ! A quoi vont servir tous ces équipements qui ont fini par faire du Mali la « première puissance militaire de la région », si on en croit ces griots d’un nouveau genre. Véritables affabulateurs sans vergogne, rivalisant dans la démesure et la flagornerie pour faire le buzz, ces individus autoproclamés panafricanistes sont aussi ceux qui annoncent les grandes victoires de l’armée, les grands atouts de la souveraineté retrouvée du Mali après sa rupture brutale avec la France, ses démêlés avec la CEDEAO et la communauté internationale et son rapprochement avec la Russie et ses ex satellites.

En vérité le Mali est aujourd’hui sous tutelle de la Russie, bien pire, du groupe paramilitaire russe Wagner dont la présence est attestée par la Russie elle-même alors que les autorités maliennes la réfutent. Les activistes Maliens sont même fiers de montrer que la Russie remplace la France partout où elle était présente dans le pays et est garante de son « indépendance » retrouvée. Pour faire un peu dans la nuance et cacher leur honte d’apparaître comme un vassal de l’empire de Poutine, ils citent la Chine au nombre des nouveaux partenaires privilégiés et annoncent l’adhésion bientôt du pays au groupe BRICS.

Quand on met tout ça bout-à-bout on se demande de qui on se moque tant la réalité jure d’avec ces discours creux qui ne reposent sur rien de solide. Le cas de la ville de Kidal, pour ne citer que lui, que ces griots annonçaient qu’elle serait prise le lendemain du départ de l’Armée française est largement illustratif de ce qu’est le pouvoir des colonels au Mali : une bande d’officiers félons, manipulateurs sans parole, prêts à tout pour conserver le pouvoir qu’ils ont volé au peuple malien. En effet c’est l’échec total sur le front de la lutte contre l’insécurité, celle-ci s’étant très notablement dégradée avec le départ de la Force Barkhane. Elle le sera davantage encore avec la fin de la Minusma qui, malgré ses grandes insuffisances avait un rôle de tampon et de stabilisateur très utile.

Ceci explique-t-il cela ? On est en droit de le penser. Le Mali des colonels est donc contraint de négocier une trêve ou à tout le moins des zones de non belligérance pour essayer de donner du crédit à leur discours triomphalistes. Il ne s’agit donc pas d’un acte isolé mais d’un élément d’une stratégie qui est loin d’être tombée du ciel. Le Mali avoue l’échec du tout militaire.

Que va faire l’élève Ibrahim Traoré, qui continue à jouer au petit soldat, malgré les résultats désastreux du terrain, la colère désormais incontrôlable des populations et les communiqués et vidéos accablants des terroristes. Ce qui est sûr la propagande du pouvoir ne prend plus tant les cris de douleur des populations sont forts. Même la grande muette laisse entendre des murmures qui n’augurent rien de bon. L’ancien président DAMIBA, lui a clairement dit, « du haut de sa longue carrière d’officier », dans une correspondance rendue publique, l’option du tout militaire ne peut pas non seulement tenir la route, mais expose gravement nos populations et nos combattants et détruit la cohésion sociale.

N’est-ce pas tout cela qui explique le nouveau discours timide mais réel qui laisse entrevoir une ouverture vers la piste de dialogue ? Que de temps perdu et surtout de moyens gachés quand on sait que le MPSR I avait engrangé des résultats tangibles sur le sujet. Un véritable gâchis dont le premier responsable est le président Ibrahim Traoré !
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