Plusieurs personnalités nommées en Conseil des ministres sous le gouvernement du Premier ministre Apollinaire Kyélem au Burkina Faso, ont été à maintes reprises contestées. Ces événements amènent à s’interroger sur les procédures de nominations.
Comment les personnalités sont-elles nommées en conseil des ministres ? Ce sont des questions suscitées par des contestations observées ces derniers temps suite à des nominations par le gouvernement Apollinaire Kyélem. En effet, le 6 juillet 2023 en Conseil des ministres, le nouveau directeur général de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA) Adama Traoré fait l’objet d’une contestation par des syndicats membres de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) section ONEA.
Ces derniers ont demandé l’annulation de cette nomination, le 10 juillet 2023, dans une correspondance transmise au Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Il est reproché à. Adama Traoré son implication dans des situations de mal gouvernance au sein de l’ONEA dont il avait été le directeur des marchés courant 2019-2021.
Une délégation du syndicat a été reçue le 13 juillet 2023 par le ministre d’Etat Bassolma Bazié qui l’a invitée à apporter des preuves tangibles . « Si, sur une nomination, il y a des récriminations sur la base de preuves palpables, l’autorité va s’assumer, au nom de la gouvernance vertueuse et de l’exemplarité. » a dit le ministre Bazié.
Ce n’est pas la première fois qu’une nomination fait l’objet de désapprobation sous la gouvernance du capitaine Ibrahim Traoré.
Pendant ce même mois de juillet, l’Alliance Police Nationale (APN) a manifesté, dans un communiqué, sa désapprobation concernant la nomination, le 12 juillet 2023, du commissaire principal de police Bonsdawendé Armiyaho Zongo au poste de directeur des personnels de la Police Nationale.
L’APN lui reproche sa responsabilité dans des licenciements abusifs de policiers intervenus en 2019. Pour l’ANP, ces licenciements ont été un facteur clé dans la division des policiers au sein du mouvement syndical de la police nationale.
En octobre 2022 deux ministres du premier gouvernement de . Apollinaire Kyélem avaient fait l’objet de fortes contestations au sein de l’opinion publique.
Il s’agissait, en son temps, de Donatien Nagalo, ministre du Commerce et de Yacouba Dié, ministre de l’Habitat. Malgré l’assurance donnée par le Premier ministre qui disait n’avoir « rien à reprocher à ces deux ministres », ces deux personnalités avaient été remplacées par deux autres.
Face à ces événements, l’on se demande si les procédures de nomination aux postes de responsabilité sont bien respectées. Une bonne enquête de moralité aurait permis d’éviter ces incidents.
Qu’à cela ne tienne, ce sont là des actes qui contribuent, plus ou moins, à décrédibiliser les membres du gouvernement et à fragiliser la cohésion sociale tant prônée.