Le président du Comité international Mémorial Thomas Sankara a annoncé le décès du colonel à la retraite Pierre Ouédraogo, survenu ce jeudi 13 juillet 2023 à Paris en France. Pierre Ouédraogo fut secrétaire général des Comités de défense de la révolution (CDR) sous la révolution de Thomas Sankara.
Par Daouda Kiekieta
Un mois après le décès de Boukary Kaboré dit le Lion, Libreinfo.net a appris ce jeudi 13 juillet 2023, la mort du colonel à la retraite Pierre Ouédraogo, un autre révolutionnaire.
Colonel à la retraite de l’armée de l’air, Pierre Ouédraogo est décédé ce jeudi 13 juillet 2023 à l’âge de 69 ans à Paris.
Pierre Ouédraogo était jusqu’à sa mort, président du Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS). « Décès de Pierre CDR, un camarade s’en est allé (…) Quand un révolutionnaire tombe, il n’est pas mort, il passe juste l’arme aux autres pour continuer le combat, et du ciel il veille sur eux » peut-on lire dans un communiqué du comité du Mémorial Thomas Sankara
Ingénieur en télécommunication à la base, Pierre Ouédraogo est l’un des concepteurs de la révolution d’août 1983. « Bien avant l’avènement de la révolution, lui et ses camarades dont Thomas Sankara avaient créé des groupes clandestins au sein de l’armée. Avec ces groupes, ils avaient pu concevoir l’organigramme de la révolution », témoigne à Libreinfo.net Luc Damiba, proche collaborateur de Pierre Ouédraogo et secrétaire général du CIM-TS.
Alors que Thomas Sankara était arrêté, Pierre Ouédraogo et ses camarades arrivaient à le faire sortir nuitamment pour tenir des réunions clandestines pour préparer le coup d’Etat.
Pendant le coup d’Etat du 4 août 1983 qui avait porté Thomas Sankara au pouvoir, Pierre CDR, comme ses camarades le surnomment, était capitaine et pilote de l’armée de l’air.
« Il avait occupé l’aéroport de Ouagadougou pour que le coup d’Etat soit un succès. Il était le numéro 5 de la révolution après Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Boukary Lingani et Henri Zongo », indique Luc Damiba.
Durant la révolution, il était le secrétaire national des Comités de défense de la révolution (CDR) ; il était donc en contact avec tous les démembrements des CDR à travers le pays.
Après l’assassinat de Thomas Sankara, il avait été emprisonné pendant 8 mois avant d’être radié de l’armée et reversé comme enseignant affecté à Fada N’Gourma dans la région de L’Est du Burkina.
L’ancien Secrétaire général des CDR a été un témoin clé dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara.
Pierre Ouédraogo est le troisième président du Comité international Mémorial Thomas Sankara. «Il a beaucoup contribué à ce qu’on puisse aboutir à l’enterrement de Thomas » ajoute Luc Damiba.
Lors la commémoration du 35e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, il a passé le flambeau à la jeunesse pour poursuivre le combat. C’est le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré qui a reçu ce flambeau.