Le fantôme de l’ex-chef des Commandos invisibles du quartier Abobo (Abidjan) poursuit Guillaume. Selon des sources judiciaires françaises, un juge d’instruction parisien a été désigné pour enquêter sur l’assassinat en avril 2011 d’Ibrahim Coulibaly, un des ex-chefs rebelles ivoiriens, dans lequel seraient impliqués l’ex-Premier ministre Guillaume Soro et son entourage. Les mêmes sources indiquent que l’ouverture de cette information judiciaire fait suite à la plainte avec constitution de partie civile de la fille de d’Ibrahim Coulibaly, sur les infractions «de torture (au sens de la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants) et d’assassinat».
Réagissant à cette plainte, Me Robin Binsard (un des avocats de Guillaume Soro) a dénoncé une procédure calomnieuse. «C’est une procédure calomnieuse et politique, opportunément initiée en mai 2020, près de neuf ans après les faits et à quelques mois de l’élection présidentielle ivoirienne. Nous contestons très vivement cette tentative de réécriture mensongère de l’Histoire», a réagi l’avocat.
Pour l’heure, Abidjan n’a pas souhaité commenter cette affaire, mais c’est un nouveau dossier judiciaire qui va contre l’ex-premier ministre ivoirien, Guillaume Soro tombé en disgrâce et en exil depuis décembre 2019. Rappelons que le nom de Guillaume Soro a toujours été associé à l’assassinat de l’ex-chef rebelle au terme de la guerre civile qui avait vu les troupes pro-Ouattara prendre le dessus sur celles fidèles à son adversaire Laurent Gbagbo. Bien sûr, il s’en est souvent défendu avec comme principal argument son absence du pays au moment des faits. Mais, selon des sources, le commando envoyé pour ramener le chef des commandos invisibles aux nouveaux maîtres d’Abidjan avait reçu des instructions fermes et claires dont celle de l’éliminer purement et simplement. Comme si le ciel continuait de s’obscurcir pour l’enfant de Ferkéssedougou, cette information judiciaire ouverte par la justice française, vient corser la situation de l’ex- secrétaire général des Forces Nouvelles, condamné à une peine de 20 ans par la justice ivoirienne.