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Édito: Vincent, quand tu nous gouvernes !

Publié le lundi 3 juillet 2023  |  Libre Info
L’ex
© Autre presse par DR
L’ex ministre burkinabè des Transports sous le regime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Vincent Dabilgou
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Aujourd’hui encore, tous les regards sont tournés vers le tribunal de grande instance Ouaga I du Burkina Faso où se déroule le procès Vincent Dabilgou qui n’a pas fini de livrer ses secrets.

Il est reproché à l’ancien ministre des Transports de l’ex président Roch Kaboré des actes répréhensibles de « détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux et de financement occulte de parti ».

A la barre, le prévenu Vincent Dabilgou ne s’émeut outre mesure devant les nombreux témoignages qui l’enfoncent et les dépositions de ses six coaccusés qui l’accablent.

l est resté droit dans ses bottes. Il plaide non coupable et nie tout en bloc. Une ligne de défense qui prouve à suffisance qu’il ne joue pas sur le même registre que les autres prévenus.

Vincent développe une posture d’innocent à travers un narratif qui tend à faire de lui le bouc émissaire du procès. Toute la gabegie décelée au ministère des Transports dont il avait la charge au moment des faits, s’est faite à son insu.

Du moins, c’est ce qu’il clame surtout qu’il ne se souvient plus de rien, rien du tout, même plus de la « charmante » Aida Ouédraogo présentée à tort ou à raison comme ayant été dans les bonnes grâces de l’autorité.

Tout a échappé au contrôle de monsieur le ministre ! De toutes ses déclarations devant le juge, le maître-mot, c’est qu’il ne se rappelle plus rien, ni avoir ordonné des décaissements de fonds, ni d’en avoir été informé.

Pourtant, l’argent du contribuable logé dans les comptes du ministère des Transports continuait d’être retiré et utilisé à des fins que seul le verdict nous permettra de mieux cerner.

Quelques dépositions scandaleuses : Mamou Té, régisseuse au moment des faits, témoigne avoir touché 102 millions de FCFA en espèces et un chèque de 28 millions de FCFA. Elle a reconnu devant le tribunal qu’elle a aussi fait des retraits sur le compte Ecobank du ministère.

Jean Gabriel Séré, ex directeur de l’administration des finances, du ministère des Transports a révélé, entre autres, les 25 millions de FCFA qu’il a remis en espèces à Vincent Dabilgou à son domicile.

Mamou Té revient à la charge : « La décision de déblocage est signée par le ministre, la fiche synthétique est signée par le secrétaire général et le projet de dépense est signé par le directeur administratif et financier ( DAF). Sans cette procédure, il n’ y a pas de fonds qui soient débloqués »

Et comme par enchantement, il y a l’affaire des 80 millions de FCFA qui donne le tournis.

Autant de graves accusations qui ne font cependant pas du prévenu Vincent le coupable. Ce matin, au tribunal de grande instance OuagaI, les plaidoiries des avocats se poursuivent.

En attendant le verdict, pour peu qu’on déconstruise le narratif de Vincent Dabilgou, des questions sur sa valeur, sa qualité et ses caractéristiques intrinsèques d’intellectuel et de haut cadre s’invitent au débat.

Ce procès, quoi qu’on dise, à l’avantage de révéler à l’opinion nationale la manière dont l’argent du contribuable est géré au sommet de l’État. Et l’histoire retiendra qu’il fut un temps, Vincent Dabilgou nous a gouverné!
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