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Lutte contre la consommation de la drogue :« Nous allons bientôt lancer un centre spécialisé de prise en charge », Ousseini Touré, administrateur de l’association Sagle Taaba

Publié le mardi 27 juin 2023  |  AIB
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© Autre presse par Dr
Lutte contre la consommation de la drogue :« Nous allons bientôt lancer un centre spécialisé de prise en charge », Ousseini Touré, administrateur de l`association Sagle Taaba
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Lutte contre la consommation de la drogue

« Nous allons bientôt lancer un centre spécialisé de prise en charge », Ousseini Touré, administrateur de l’association Sagle Taaba

La Journée mondiale de lutte contre la drogue est célébrée chaque 26 juin. Ousseini Touré, inspecteur divisionnaire des douanes à la retraite, est l’administrateur de l’association Sagle Taaba, qui œuvre dans la sensibilisation des jeunes pour un changement de comportements et l’abandon de la drogue. En séjour à Bobo-Dioulasso, le vendredi 23 juin 2023, il revient dans cette interview sur les enjeux du phénomène et de cette commémoration au niveau national.



Sidwaya (S.) : La Journée mondiale de lutte contre la drogue se déroule cette année sous le thème : « Mettons fin à la stigmatisation et la discrimination, renforçons la prévention ». Comment appréciez-vous ce thème ?

Ousseini Touré (O.T.) : A mon avis, ce thème a été retenu afin d’interpeller la communauté internationale en vue de mettre fin à la discrimination et à la stigmatisation des usagers de drogue qui doivent être considérés comme des malades particuliers qui ont besoin de soins dans des centres spécialisés. Une invite est lancée pour la prévention compte tenu de la gravité de l’abus des drogues et ses conséquences néfastes tant au niveau de l’individu que de la communauté. On dit le plus souvent de faire beaucoup attention et de fuir l’univers de la drogue. On y rentre facilement mais on s’en sort difficilement voir on n’en sort même pas. La drogue touche beaucoup plus la franche jeune de notre population. On doit donc élever des barrières à ce niveau pour empêcher que les jeunes ne touchent à la drogue. La prévention prend alors tout son sens à ce niveau.

: Quelles sont les activités qui sont prévues pour célébrer cette journée au niveau national ?
O.T. : Les activités prévues cette année sont multiples et innovantes. Au-delà de la traditionnelle participation aux activités organisées par le Comité national de lutte contre la drogue, nous avons prévu à notre siège à Ouagadougou, une journée porte ouverte sur la vie de notre structure pendant 3 jours. Il aura aussi des échanges avec des journalistes sur le thème de la journée et la contribution de notre association à la prévention de l’abus des drogues. L’innovation majeure est l’implication des artistes dans la lutte contre l’abus des drogues. Notre association a décidé de porter son choix sur l’artiste musicien Floby, pour être son ambassadeur. Nous allons aussi lancer à Ouagadougou, le Centre international Kolmzabré de lutte contre les drogues, les addictions et la radicalisation des jeunes pour la prise en charge des usagers de la drogue. Nous n’avons pas encore ce genre de structure au Burkina Faso. Nous comptons réaliser ce centre avec des partenaires étrangers.

: Quelles sont les conséquences de la drogue, tant sur la santé des consommateurs que sur l’économie nationale ?
O.T. : L’abus de la drogue est un problème de santé publique qui touche la population et surtout la jeunesse. La consommation de la drogue avilit les individus, crée l’accoutumance et anéantit les efforts de réflexion et de sociabilité. L’abus de drogue entraine des risques accrus sur la santé de l’individu, détruit sa capacité de participation aux efforts de développement de son pays. D’un point de vue général, l’abus de la drogue porte atteint à la qualité des ressources humaines du pays en réduisant la participation d’un grand nombre de jeunes au processus de développement. Au niveau financier, les flux illicites générés par les trafics de la drogue constituent une grande menace pour la société, en raison de la corruption, la criminalité organisée et des inégalités qui en découlent. A titre d’exemple, on estime que 88,6 milliards de dollars, soit environ 3.7 pour cent du Produit intérieur du continent (PIB) se perdent chaque année dans les flux financiers illicites, selon le rapport 2021 de l’Office des Nations contre la drogue et le crime (ONUDC).

: Quel message avez-vous à l’endroit des jeunes, plus exposés à la consommation de la drogue?
O.T. : La consommation de la drogue est néfaste pour la santé. L’abus de la drogue anéantit vos facultés, compromet votre sociabilité et votre participation aux efforts de développement de votre pays. Ecoutez et suivez les conseils des parents, il faut être sage, poli. Je dis aux jeunes de fuir l’univers de la drogue car elle crée l’illusion au départ chez le jeune et le détruit totalement après. La drogue ne conduit nulle part si ce n’est à la folie où à la mort. Nous lançons un appel à toute la communauté pour qu’elle prenne conscience que l’abus de la drogue est en forte croissance dans notre pays. J’invite l’ensemble des décideurs, des leaders, des acteurs sociaux à prendre conscience de l’évolution dangereuse de ce fléau et prendre des mesures urgentes pour anéantir son évolution. Je demande aux leadeurs politiques et étatiques de mettre en œuvre des mesures ou des politiques pour impliquer l’ensemble des acteurs dans la résolution de la problématique des drogues qui constitue un véritable frein au développement. Il est inadmissible aujourd’hui que notre pays manque de véritables stratégies de lutte contre la drogue et soit dépourvu de véritables centres spécialisés de prise en charge des usagers de drogue, après près de 3 décennies de combat.

Adaman DRABO
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