A jour J-2, une équipe de Les Editions Sidwaya a fait un tour au marché de bétail de Tanghin pour s’imprégner de l’état de la vente de animaux pour la fête de l’Aid-el-Kébir.
Marché à bétail de Tanghin. Il est 9h00, hier lundi 26 juin 2023. L’absence d’acheteurs est frappante. A l’intérieur et à l’extérieur, il faut pourtant ’’lutter’’ pour se frayer un passage entre les animaux. Même de l’autre côté de la chaussée, les animaux sont parqués. Chaque mouton a son prix. « Il y a des moutons de 275 000 F CFA, 300 000 F CFA, 125 000 F CFA», indique Souleymane Sawadogo, un des vendeurs au marché. Chez ses collègues, Boukaré Sawadogo et Mady Ouédraogo, les prix varient entre 50 000 F CFA et 500 000 F CFA. Des coûts que les vendeurs estiment moins chers comparés aux difficultés pour acheminer les animaux des lieux d’achats à Ouagadougou. « A cause de l’insécurité, nous avons dû transiter par plusieurs zones pour arriver dans la capitale », avoue Souleymane Sawadogo. Là n’est pas la seule difficulté. De par le passé, les frais de transport par mouton étaient de 2 000 F CFA.
Aujourd’hui, par mouton, il faut 5 000 F CFA. Et, il faut aussi faire les papiers de transit pour éviter d’être traité de voleur, payer l’aliment à bétail dont les sacs varient entre 16 000F CFA et 50 000 F CFA pour les nourrir, ajoute-t-il. A jour J-2, Souleymane Sawadogo fait la grise mine, car, le marché est morose. « Les clients se font rares. Depuis que j’ai envoyé les animaux, j’ai vendu moins d’une douzaine », déplore M. Sawadogo. Boukaré Sawadogo, lui ne se plaint pas, il arrive à écouler au moins dix têtes par jour. « Hier, j’ai vendu mon plus gros mouton à 500 000 F CFA », se réjouit-il. D’autres vendeurs ont développé des idées pour booster leur vente. C’est le cas de Mady Ouédraogo qui n’hésite pas à « faire la cour » à ses anciens clients. « J’ai des clients qui ont déjà payé des moutons avec moi et qui sont satisfaits. Donc, je n’hésite pas à les recontacter, car, j’ai de bons animaux », explique-t-il. Chez les clients, c’est la volonté d’accomplir son devoir envers Allah qui est la motivation. « L’année passée, j’ai acheté mon mouton à 45 000 F CFA.
Le soutien aux autorités
Cette année, je ne trouve même pas un mouton de 60 000 F CFA », soutient Saïbou Boly qui faisait toujours le tour du marché à la recherche d’un mouton pour sa fête. Karim Ouédraogo est en train d’embarquer son mouton dans le coffre de son véhicule. Pour lui, les prix sont élevés mais que faire ? « Je l’ai eu à 85 000 F CFA. C’est cher, mais nous n’avons pas le choix », dit-t-il. Cependant, ces acheteurs se sont réjouis de voir autant d’animaux au marché de bétail. « J’étais inquiet de ne pas trouver de moutons à cause de l’insécurité. Mais à mon arrivée, j’ai été surpris de voir que le marché est bondé d’animaux », clame Karim Ouédraogo. Vendeurs et acheteurs ont prodigué des bénédictions à l’endroit des autorités sans qui il aurait été difficile de se procurer les animaux. « Nous prions Dieu de toujours être aux côtés de nos autorités pour qu’elles nous aident. Car, sans elles, nous ne serions pas là en train de vouloir acheter des moutons. Les échos qui nous parviennent du terrain, nous désespéraient », se souvient Karim Ouédraogo. Saïbou Boly : « nous sommes avec les autorités et nous soutenons toutes leurs actions. Ce que nous souhaitons pour eux, c’est la force et le courage afin qu’elles poursuivent leur quête de paix pour le pays », sursurre Boukaré Sawadogo. Malgré les soucis, les fidèles musulmans entendent se confier à Dieu au cours de cette célébration de l’Aïd-el-Kébi.